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"La Fiancée Pakistanaise" de Bapsi Sidhwa 🇵🇰


Tout a été tracé il y a deux mille ans, répondit Mushtaq, le visage éclairé par un sourire. Nous suivons l'ancienne Route de la soie des commerçants d'Asie centrale. Leurs caravanes transportaient du jade, des soieries et du thé ; certains périssaient, et d'autres parvenaient aux plaines de l'Indus. La Route de la soie suit les gorges de l'Indus presque tout du long, et puis elle file l'est à partir de Gilgit, par Hunza et le col de Khunjrab à la frontière chinoise. Elle continue vers Yarkand, Kachgar et d'autres villes légendaires du Sinkiang. [Page 180]

Rongé par le chagrin, d'avoir perdu ses enfants et son épouse, Qasim avait quitté son village montagnard du Kohistan, une région perdue au cœur de l'Himalaya, pour descendre dans la plaine.

Quatre années s'écoulèrent avant que de violentes émeutes éclatèrent, menant à la Partition. Les musulmans fuirent vers l'ouest, dans le nouveau pays appelé le Pakistan, alors que les hindous et les sikhs fuirent vers l'Inde. Le Pendjab fut coupé en deux et Qasim prit à son tour la fuite.

Près de la nouvelle frontière, le train fut attaqué et ses passagers furent massacrés sauf Qasim et une petite fille, Munni. Qasim se prit très vite d'affection pour Munni, qui lui faisait penser à sa propre fille décédée, Zaïtoon. Il décide de l'adopter et de l'appeler Zaïtoon.

Après de longues semaines de marche, ils atteignirent Lahore où ils rencontrèrent dans un camp un couple sans enfants et qui devinrent pour Qasim et Zaïtoon, leur famille.

Mais vint le jour où Zaïtoon est pubère et prête à se marier. Qasim doit alors se résoudre à la fiancer et c'est tout naturellement qu'il choisit comme fiancé, le fils de son frère, qui vit toujours au Kohistan. Mais Zaïtoon a grandi dans une ville, sans mère, et choyée par les gens qui l'entourèrent, loin de la rudesse des montagnes et des montagnards.



"La Fiancée Pakistanaise" est un roman de l'auteure pakistanaise Bapsi Sidhwa et est incontestablement un joyau de la littérature pakistanaise.

Le ton du roman est tout de suite donné dès les premières pages. Il débute avec Qasim, alors âgé de 10 ans, qui se voit offrir un fusil et une épouse. Les années s'enchaînent ensuite, avec un arrêt sur des périodes importantes : Qasim qui perd son épouse et ses enfants et son départ vers les plaines, la Partition et la rencontre entre Qasim et Zaïtoon, l'exil, l'arrivée et la vie à Lahore ; puis le retour aux sources, le voyage vers le Kohistan et la vie de Zaïtoon dans la région natale de son beau-père. Un changement radical d'atmosphère tant pour la jeune fille que pour les lecteurs qui voient la rudesse de la vie à la montagnard et le caractère bien trempé de sa population. Même si Qasim est le protagoniste de ce roman, son rôle devient peu à peu secondaire avant de s'effacer. En effet, Babsi Sidwa ne s'est pas contentée de raconter l'histoire d'un seul homme. Elle offre à ses lecteurs un éventail de personnages souvent (et radicalement) différents. "La Fiancée Pakistanaise" est bien loin d'être un roman mettant en scène une fiancée pakistanaise car avec ce roman Bapsi Sidhwa apporte un véritable concentré du Pakistan, durant ses premières années d'existence, appuyant sur les différences ethniques de son peuple et sa mutation.

"La Fiancée Pakistanaise" est un roman parfois très rude, mais qui mérite d'être lu car il apporte à son lecteur bien plus qu'une histoire, il nous invite à une véritable découverte de ce pays, de ce qu'il a de plus beau et de plus laid.


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"La Fiancée Pakistanaise" de Bapsi Sidhwa

Titre original : The Bride

Roman traduit de l'anglais par Christine le Boeuf

Editions Actes Sud

En format broché et en format poché (Collection Babel)

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©2020 Véronique Schauinger pour Inde en Livres 

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