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"Où irons-nous cet été" de Anita Desai

Puis tout s'embrouilla dans son esprit. En donnant naissance à cet enfant, pour le moment bien abrité, accomplirait-elle une action créative, ou bien en s'en libérant dans un écoulement sanglant violent et douloureux ne ferait-elle que détruire ce qui était encore protégé et parfait ?

Sita, contre sa volonté,  attend son cinquième enfant. Elle vit à Bombay avec Menaka, chef d'usine, ayant une vie très confortable ... Elle a dorénavant 40 ans et cela fait 20 ans qu'elle a laissé son passé inhabituel derrière elle.

Son père, était un émule de Gandhi qui s'est battu à travers l'Inde pour la paix avec ses 3 enfants. Ses enfants ne connurent qu'une vie dans des cohues de réunions publiques, dans la rue, des taudis, des villages primitifs ... Une vie également ponctuée de prières et de sacrifices sans la présence et l'amour d'une mère.

Juste après l'Indépendance, en 1947, un millionnaire parsi et admirateur de cet homme lui donna une maison sur une toute petite île nommée Manori. Ce père accepta la proposition et s'y installa avec ses enfants, ne se préoccupant principalement que de sa fille aînée douée dans le chant notamment pour entonner le tampura.

Le père investis rapidement le vaste grenier où il se réunissait avec des chelas, des disciples et faisait de soit-disant miracles pour les habitants de l'autre côté de la rive.

Sita vécue une vie solitaire avec son frère jusqu'à ses 20 ans où son père décéda et où le père de son futur mari la chercha pour aller sur le continent.

20 ans après, à nouveau enceinte, et accompagnée de sa fille et l'un de ses fils, elle retourna dans cet île car elle ne supportait plus Bombay et surtout elle ne voulut pas mettre au monde l'enfant qu'elle attendait car le monde était cruel et ne voulait pas qu'il grandisse dans cet enfer qui se développait.

Elle arrivait sur l'île en pleine mousson, mais l'île et la maison avaient bien changé en 20 ans, les domestiques qui devait garder l'île ne s'y était guère occupés ... Et les enfants s'ennuyait affreusement loin de leur confort ...


C'est un livre qui se lit très rapidement,  on y découvre l'instabilité morale et psychique de cette femme ayant une enfance hors du commun et sans repaire ... et qui voyait son pays rentré tout doucement dans un chaos même pas 20 ans après la déclaration de l'Indépendance ... Un monde qu'elle pensait pouvoir fuir sur une île quasi déserte, mais les maux et les désillusions du passé refaire vite surface surtout qu'elle remarqua que même ses propres enfants se détournaient d'elle.










 

Où irons-nous cet été ?

Titre original : Where shall we go this summer ?

De Anita Desai

Traduit de l'anglais par Anne-Cécile Padoux

Éditions Folio - 197 pages avec glossaire - Prix éditeur : 6 €



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