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"Une épouse pour le Sahib" de Khushwant Singh

Ces dernières années, j'ai été très actif. J'ai fait le tour du monde un bon nombre de fois, logeant dans les meilleurs hôtels sans jamais devoir payer ni le voyage, ni le séjour. J'ai bu plusieurs piscines d'alcool et de vin. J'ai connu l'affection de femmes de différentes nationalités et je m'arrange encore pour être entour par les plus jolies filles de la ville, la plupart plus jeunes que mes enfants. Je travaille plus que jamais auparavant et je gagne plus d'argent que lorsque j'étais le rédacteur le mieux payé du pays. J'ai des raisons de penser que je suis le plus lu des journalistes indiens. On me reconnaît partout où je vais en Inde, recherché par les fans, ennuyé par des chasseurs d'autographes. Tout ceci flatte énormément mon ego.


"Une épouse pour le sahib" est composé d'une préface sur l'auteur et sur la naissance de l'écriture des livres, neuf récits complétés par un dixième qui est une autobiographie rapide de Khushwant Singh voilà ce que concentre ce très beau petit livre. Les neufs récits sont des petites histoires : - tragique : un sahib nouvellement marié oubliant sa toute nouvelle jeune épouse car il mit les priorités à ses envies et non à son devoir de mari et ses obligations comme la consommation de son mariage et à s'occuper de son épouse. - l'ami fidèle : une émeute entre hindous, musulmans et sikhs lors d'un soir de couvre feu suite à la dispute de chiens - racisme : Sir Mohan un homme qui fût en première classe alors que sa femme doit rester dans un compartiment du train en seconde supérieure. Pourquoi ? Car elle ne connaissait pas l'anglais et si jamais dans la première classe son mari risquait de rencontrer des grandes personnalités il voulait ne pas être gêné par l'ignorance de cette langue par sa femme lui un grand homme ayant étudié à Oxford. A peine avant le départ du train, Sir Mohan proposa à un des deux Anglais qui venait de rentrer dans le train de se mettre en première par sympathie, mais malheureusement sa bonté le perdît - amour pour une grand-mère : l'amour de Kjushwant Singh pour sa grand-mère avec qui il vécut dans son enfance dans un hameau "dans les dunes sablonneuses du désert du Thar" - politique et corruption : deux villages ne faisant quasiment qu'un, ou rien ne se passa tout le long de l'année à pars une fois par an un rassemblement à la tombe d'un certain Syed Bulhey Shah et où chaque religion avait sa place. Un jour arriva le début d'un défilé de 3 candidats pour les élections à l'Assemblée législative du Punjab l'une ayant un autre moyen de locomotion que l'autre mais ils n'avaient pas les "mains propres" ces candidats  ... - une fille sage : Kusum était une élève brillante, assidue, travailleuse, même ses tenues et ses coiffures la rendit sérieuse, refusant les sorties et de se mélanger aux autres élèves jusqu'au jour où elle remarqua qu'elle était devenue une femme - le mystère d'un ascète : il y a des jours où on a l'impression que la journée ne sera pas ordinaire, que quelque chose se passera, des signes, un coup de téléphone, un rassemblement familiale inattendu, une rencontre. Pour Ranga, son père il pensa déjà le perdre plus d'une fois mais son père se remit toujours triomphant contre la mort. Mais aujourd'hui était un jour particulier, surtout lorsque Raja rentra dans la demeure de son père en trouvant devant la porte d'entrée un ascète assis qui ne dit aucun mot mais pleura. Même Moti le chien de garde, qui ne laissa rentrer personne généralement dans la propriété ne disait rien contre l'intrusion de cet homme dans la propriété ... - conscience : un homme à une conscience tranquille, bon, compréhensif. Il tomba sur une bagarre entre des sikhs chauffeurs de taxi et un Bengali qu'ils accusèrent de vol. Notre bon homme essaya de mettre fin au moins à la bagarre et d'apaiser les tensions, même si ce Bengali n'était pas à son premier coup d'essai. - une vieille amitié : Bannerjee connut une Martha à Paris trente ans auparavant et elle arriva à Delhi pour une nuit. Bannerjee l'invita avec l'accord de sa femme et la chercha à son hôtel. Mais comment était-elle devenu cette Martha ? - Khushwant Singh : par l'histoire de sa petite-fille qui raconta à son grand-père ce qu'il lui était arrivée en classe où un professeur parla négativement sur un auteur/écrivain ne sachant pas que l'une des élèves était sa petite-fille. C'est à partir de cette histoire que Khushwant Singh nous raconte sa vie quotidienne, son enfance, ses études, ses carrières, ... Avec un soupçon d'humour, une certaine défense contre les fausses rumeurs à son sujet mais surtout une certaine nostalgie du temps qui s'est déroulée trop vite pour se rendre compte qu'il aurait pu accomplir encore de nombreuses choses ... Un livre avec de très courtes histoires sauf celle de l'auteur et qui se lit très facilement. On découvre à travers ces lignes, comment sont les hommes indiens, leurs priorités, leurs égaux, ... leurs drôles de manière de voir la vie. Je trouve le résumé au dos du livre très juste. Et je trouve que dans ce livre, l'auteur insiste beaucoup sur la religion de ses "héros". Le chapitre "sur moi-même" est un récit assez incroyable et complètement décalé à rapport bien sûr aux autres courtes histoires du livre, on découvre un peu plus sur cet auteur, mais il nous laisse tout de même de nombreux mystères, tant de déplacements, tant de déménagements, tant de postes, à ne plus savoir qui il est à pars l'écrivain de certains livres. Un homme mystérieux à une vie unique mais qui ne cache pas son train de vie très luxueux et son égo surdimensionné.


 

Une épouse pour le Sahib

de Khushwant Singh

Titre original : Kwok on

Récits traduits de l'anglais (Inde) par Jacques Pimpaneau

Éditions Picquier poche

176 pages - Uniquement en occasion




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