Ratha Yatra
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Ratha Yatra

RATHA YATRA



Appelé "Ratha-Yatra" ou "Roth-Jatra" ou "Festival des Chars" est une fête hindoue dans laquelle est transportée des divinités sur des chars. "Ratha" est un mot d'origine sanskrite ((ରଥ en oriya langue d'Orissa) qui est déjà mentionné dans les Vedas et l'on retrouve dans quelques monuments hindous des chars en pierre dont le très connu site de Karnataka à Hampi ou celui de Konârak (dans l'Orissa). "Yatra" ((ଯାତ୍ରା en oriya langue d'Orissa) signifie festival, procession ou défilé. Le festival est originaire de Purî dans l'État de l'Orissa. Purî est entièrement dédiée à Krishna, sous sa forme de Jagannâtha, et c'est un des lieux de pèlerinage ou tirtha, les plus sacrés de l'Inde. Une des manifestations de cette dévotion les plus fameuses est la fête des chars ou Râthayâtra, où les divinités du temple, Jagannâtha, son frère Balabhadra et sa sœur Subhadra défilent dans la ville sur d'énormes chars de procession (râtha) et avançant grâce à des milliers de fidèles. L'évènement, qui a lieu chaque année au mois d'Âshâdha, soit en juin-juillet, est célèbre dans toute l'Inde et depuis peu retransmis en direct à la télévision indienne. Dans l'hindouisme, Jagannâtha, « Seigneur de l'Univers » (de jagat, le monde, l'univers et nâtha, seigneur) est le nom donné à une forme de Vishnu ou de son avatar Krishna lorsqu'il est considéré comme la divinité suprême. La divinité, représentée en noir, car c'est la couleur et le nom même de Krishna, est souvent accompagnée par son frère Balarâma, en blanc, et sa sœur Sudhadrâ en jaune. On le trouve aussi écrit Djaggernat. Krishna malgré tout qu'il est originaire d'une noble famille, lorsqu'il était enfant a vécu comme un jeune pâtre très espiègle (on le connaît pour ses histoires avec les gardiennes de vaches) a vécu dans la campagne de Vrindavana au Nord de l'Inde. Plus tard, il sera couronné roi à Dwarana où il règnera avec faste et grandeur, avant de retourner au paradis de son enfance. C'est ce retour, enthouiste et empreint d'amour des ses compagnons des ses jeunes années que l'on commémore le "Ratra Yatra". C'est pourquoi, il est représenté avec ces grands yeux immenses et un grand sourire. En anglais, Jagannâtha est à l'origine du mot "juggernaut" qui signifie "poids lourd" et, par extension, une force que rien n'arrête, par analogie avec les chars portant les statues de Jagannâtha. L'histoire veut que lorsque les Britanniques d'abord observé la Rath Yatra au 18ème siècle, ont été tellement surpris qu'ils ont donné lieu à l'expression «mastodonte», qui signifie «force destructrice». Cette connotation peut provenir de la mort accidentelle de temps en temps, de certains dévots sous les roues du char causés par la foule et de l'agitation. Il est cependant tout à fait légitime de penser de se demander si Jagannâtha avait à l'origine un lien quelconque avec Vishnu. Il est possible qu'à la base, il s'agit à la base d'une divinité locale appartenant à une tribu inconnue, dont le culte se serait intégré à l'hindouisme et que le nouveau dieu, une fois admis dans le panthéon, ait été considéré comme une nouvelle manifestation du Dieu Vishnu, ou ce qui peut être plus probable, Purî étant un centre capital du bouddhisme (elle conservait même une dent de Bouddha avant que celle-ci se retrouve à Kandy au Sri Lanka), qu'une fois cette doctrine interdites et ses adeptes persécutés, le temple ait été affecté à l'hindouisme et que Jagannâtha officiellement divinité hindoue, ait en faite appartenu au bouddhisme [Source : Mythologie hindoue, védique et pouranique par  William J. Wilkins]. Fa-Hsien, un historien chinois, qui s'est rendu en Inde au Vème sièce après JC, avait écrit sur un char de Bouddha tiré le long des routes publiques Le temple de Jagannâtha à Purî




Le temple est en fait tout un ensemble de bâtiments où vivent le clergé, des servants. Il y avait même des éléphants mais, à cause de dégâts qu’ils ont à plusieurs reprises causés, ils ont finalement été interdits dans la ville. Quant au temple lui-même, les bâtiments ont été construits aux XIème et XII ème siècle. Mais certaines inscriptions permettraient de penser que son origine date du  début du Xème siècle). Il y a trois bâtiments : le principal est le plus haut et deux autres ainsi que de nombreuses dépendances le tout clos d’un mur 218 m sur 210 et haut de 6 mètres. Quatre portes permettent d’y accéder aux croyants, chacune gardée par des animaux différents : éléphant, tigre, cheval, lion L’ensemble a été restauré deux fois : au XIVème et au XXème siècle. Une petite histoire à propos des éléphants de Purî.  Lors d'un festival des chariots (quand Jagannath, son frère et sa sœur sont amenés à leur résidence d’été, ils sont posés sur des chars tirés par la foule des croyants). Mais cette année là, impossible de les faire s’ébranler. La foule tire plus fort, est plus nombreuse mais les chars ne bougent pas. On fait venir des moyens supplémentaires, mais les chars ne bougent toujours pas. On demande à Jagannath pourquoi il ne veut pas aller à sa résidence d’été, il répond que c’est parce qu’on lui a supprimé ses éléphants - Mais les éléphants ont causé de gros dégâts, blessé des gens. - Il faut des éléphants au temple. Et ce n’est qu’après la promesse formelle faite par le gouverneur de la restitution des éléphants au temple que les chariots ont pu être tirés par les fidèles vers la villégiature du Dieu. Le festival des chariots à Purî [source Wikipédia]




Durant le mois de juillet se déroule "la fête du temple" ou "Râthayâtra" - parfois nommée "Gundichayâtra" d'après le nom du temple où se termine la procession "le Gundicha Mandir" ou "Ghoshayâtra", la procession des chars à Purî. Remontant au Xème ou XIème siècle, la fête des chars est soit la commémoration de l'épisode des Purana où Arjuna  enlève Subhadra, la sœur de Krishna dans un char, soit une réminiscence des temps bouddhiques du Kalinga où étaient célébrés les trois joyaux du bouddhisme : le Bouddha, le Dharma et la Sangha. Le Râthayâtra offre d'ailleurs quelque ressemblance avec la Perahara, la fête où la relique de la dent de Bouddha conservée à Kandy au Sri Lanka (qui a lieu mi-août) est portée en procession sur un éléphant dans les rues de la ville, ce qui conforte l'identification de Dantapura à Purî. Les festivités commencent par la construction des trois grands charriots, le troisième jour de la quinzaine lumineuse de Baisakha (le troisième jour après la nouvelle lune en mai), suivi du bain cérémonial le jour de pleine lune de Jyestha (juin - juillet) et la fête, proprement dite, débute le deuxième jour de la quinzaine lumineuse d'Ashadha et se termine avec le voyage de retour des divinités après un séjour d'une semaine au temple de Gundicha. Le cortège divin, connu sous le nom de "Pahandi Bije", commence lorsque les déitiés sortent du temple pour être installées sur leur chariot, accompagnées par le rythme des cymbales et des tambours et par les chants dévotionnels. Une fois en place dans leur charriot respectif, accompagnées de leurs véhicules Garuda, Basudeva et Jayadurga, de leurs conducteurs Daruka, Matali et Arjuna, de leurs drapeaux Trailokyamohini, Umnani et Nadambika, le râja de Purî exécute le "Chhera Pahanra" ou "l'époussetage des charriots" avec une balayette dorée, puis commence la partie la plus importante de la cérémonie, la traction des charriots par les dévots sur la "Bada Danda" ou "Grand-Rue", sur environ trois kilomètres, en direction du temple de Gundicha, Balabhadra en avant, suivie de Subhadra tandis que Jagannâtha ferme la route. L'épreuve de la traction des charriots est censée effacer tous les péchés et permettre la réalisation de tous les vœux. Le Râthayâtra n'est pas complet sans le voyage de retour des déités au temple principal, le Bahudayâtra, qui a lieu dix jours plus tard et se déroule de manière identique. Les chars Le festival commence avec le Ratha Prathistha ou en invoquant la cérémonie du matin, mais le "Ratha Tana" est le moment clé de ce festival qui commence dans l'après-midi quand les chars de Jagannath, Balabhadra et Subhdra commencent à rouler. Chacune de ces voitures ont des tailles différentes et le nombres de roues changent pour chacun. Le poids énorme des chars est proportionnel à leurs structures très larges, ressemblant à de hautes tours ornées de guirlandes, de peintures et de statues en bois. La structure des chars comprends 18 piliers, et presque autant d'étages, 9 parswadevatas (divinités auxiliaires), 2 dwarapalas (gardiens), 1 sarathi (conducteur de char), ... - le char de Jagannath est appelé "Nandighosa", mesure 45 pieds de hauteur, dispose de 18 ou 16 roues (de 2,10 mètres de diamètre), 10,5 mètres carrées, a une couverture rouge et jaune, venant de l'autre identification de Jagannatha, Krusha, qui adore les robes jaunes d'or, d'où les rayures jaunes ; - le char Balabhadra  appelé "Taladhvaja", mesure 44 pieds de hauteur, dispose de 16 ou 14 roues, il est orné d'un palmier sur son drapeau et est couvert de rouge et bleu ; - "Devadalana" le char de Subhadra, mesure 43 pieds, dispose de 14 ou 12 roues et est orné de rouge et noir. Chaque année, ces chars en bois sont construits à nouveau en conformité avec les spécifications religieuses. Les idoles de ces trois divinités sont aussi faites de bois et ils sont religieusement remplacés par de nouveaux tous les 12 ans. Le Puri Rath Yatra est mondialement célèbre pour la foule qu'il attire. Purî étant la demeure de ces trois divinités, le lieu accueille les passionnés, les touristes et environ un million de pèlerins venus de toute l'Inde et à l'étranger. De nombreux artistes et artisans sont engagés dans la construction de ces trois chars : tissage de ses couvertures de tissu qui habillent les chars ; les peintre dans les bonnes teintes et dans les bons motifs afin de leur donner la meilleure allure possible, cordes en fibres de noix de coco (fournis par le Kerala Coir Corporation) ; les forgerons originaires de la région des clous, des crochets, ... (soit plus d'un mois de travail) ; ... Quatorze tailleurs sont engagés dans recoudre les couvertures qui nécessitent près de 1.200 mètres de tissu. L'usine textile géré par le gouvernement de l'Orissa fournit généralement le tissu nécessaire pour décorer les chars mais le tissu vient également de nombreux dons. Lorsque toutes les images sont en place sur les chars, le pahandi prend place, c'est un instant sacré où toute l'assemblée de pèlerins se mettent à genoux et se prosterne devant les dieux en plongeant son front dans la poussière. Puis le cortège s'élance, les chars sont tirés à bras d'hommes avec de grands cordage ; c'est un voyage court mais éprouvant puisque les chars n'ont pas de système de direction et à Purî, la route est par endroit très sablonneuse.


Cette fête hindoue est ouverte à toutes les communautés de toutes confessions et de toutes origines. La célébration doit se faire dans la joie et la fête, le bonheur et le partage (des plats végétariens sont distribués durant cette fête, symbole de non-violence et de respect envers les êtres vivants) et dans une ambiance de fête. Elle est arrivée en Occident à la fin des années 60 avec l'émergence du mouvement Hare Krishna. Elle est célébrée dans les plus grandes capitales du Monde (Londres, New-York, Paris, Toronto, Berlin, Budapest, Berlin...) mais aussi dans des villes secondaires (Houston, Milan, Sydney, San Francisco, ...).



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