Masaan Titre international : Fly Away Solo Titre en hindi : मसान Traduction de Masaan : Le bûcher Réalisé et écrit par Neeraj Ghaywan Scénario par Varun Grover sur une idée de Neeraj Ghaywan
Acteurs principaux et rôles
Richa Chadda dans le rôle de Devi Pathak, le personnage principal féminin
Vicky Kaushal dans le rôle de Deepak Chaudhary, le personnage principal masculin
Sanjay Mishra dans le rôle de Vidyadhar Pathak, le père à Devi
Nikhil Sahni dans le rôle de Jhonta, l'orphelin qui travaille pour Pathak
Shweta Tripathi dans le rôle de Shaalu Gupta, la petite amie à Deepak
Pankaj Tripathi dans le rôle de Safhya Ji
Bhagwan Tiwari dans le rôle de l'Inspecteur Mishra
Bhupesh Singh dans le rôle de Sikander Chaudhary
Vineet Kumar
Production : Vikas Bahl, Mélita Toscan du Plantier, Anurag Kashyap, Guneet Monga, Vikramaditya Motwane, Manish Mundra, Marie-Jeanne Pascal, Jérôme Seydoux, Shaan VyasAnurag Kashyap Direction musicale : Bruno Coulais Indian Ocean Sociétés de production : Macassar Productions, Phantom Films, Sikhya Entertainment, Arte France Cinéma et Pathé Production Distributeur français : Pathé Production Sortie française le 24 juin 2015 Sortie indienne le 24 juillet 2015 Durée : 143 minutes Genre : film dramatique, film social Synopsis Bénarès, la cité sainte au bord du Gange, punit cruellement ceux qui jouent avec les traditions morales. Deepak, un jeune homme issu des quartiers pauvres, tombe éperdument amoureux d'une jeune fille qui n’est pas de la même caste que lui. Devi, une étudiante à la dérive, vit torturée par un sentiment de culpabilité suite à la disparition de son premier amant. Pathak, père de Devi, victime de la corruption policière, perd son sens moral pour de l’argent, et Jhonta, un jeune garçon, cherche une famille. Des personnages en quête d'un avenir meilleur, écartelés entre le tourbillon de la modernité et la fidélité aux traditions, dont les parcours vont bientôt se croiser…
LA BANDE-ANNONCE
LE FILM VU PAR UN SPECTATEUR Mise à jour : 1er juillet 2015 Bénarès la ville sacrosainte de l'hindouisme, ses ghats, ses crémations, ses pèlerins attirés par le Gange qui la frôle. Dans cette ancienne cité, deux jeunes adultes vont connaître la douleur de perdre leur amour et devront faire face à leur destin, leur culpabilité et des regrets. Devi vit avec son père Pathak, un ancien professeur de sanskrit et qui vend désormais des livres et des articles saints sur un ghat. Devi a étudié l'informatique et c'est au cours de ses études qu'elle a rencontré Pitush. Ils se retrouvent tous deux dans une chambre d'hôtel pour se découvrir mais une descente de police met fait au début de leurs ébats. Pitush prend peur, se refuge dans la salle de bain et se suicide. Pendant ce temps, Devi, toujours allongé est maintenue fermement et est filmée par un policier. Suite à cette histoire, Devi et son père Pathak sont soudoyés par le policier en charge de l'affaire. Ce dernier veut énormément d'argent et si la somme demandée n'est pas versée dans les trois mois, il fera connaître l'affaire au grand public et Devi sera accusée de complicité à un suicide. Mais Devi et Pathak n'ont pas cette somme astronomique. Devi essayera de se trouver un travail sans hommes mysogynes et où une femme est respectée. Pathak, après avoir vidé ses comptes, se lancera dans des paris où il misera sur Jhonta, le petit garçon orphelin qui travaille pour lui. Deepak est le fils cadet d'une famille d'une sous-caste des dom, en charge de la crémation des morts. Contrairement à son frère aîné, Deepak a fait des études et est entrain de les terminer pour devenir ingénieur dans le dessin industriel. Avec l'aide de ses amis, il s'inscrit sur Facebook et fait la connaissance de Shaalu. Ils tombent amoureux l'un de l'autre mais elle vient d'une caste bien plus supérieure à celle de Deepak. Et pourtant, ce n'est pas cette différence de caste qui mettra un terme à leur relation naissante mais un évènement bien plus tragique. Masaan est à la hauteur des attentes que l'on peut avoir d'un fim primé à Cannes. Il apporte à son spectateur occidental un aperçu de l'Inde contemporaine, sa jeunesse et ses maux, leurs combats, combat d'une femme dans une société mysogine ou combat d'un homme qui veut obtenir un métier qui n'est pas en fonction de sa caste. Ce film mêle deux histoires, deux parcours, deux destins, avec comme points communs, leur jeunesse et le Gange, le fleuve sacré, le fleuve nourricier. La corruption est présente tout le long du film à travers ce policier qui n'hésite pas à traquer des couples dans le "déni" pour demander ensuite beaucoup d'argent en échange de son silence. Les éternelles questions des relations avant le mariage et les relations entre personnes qui ne sont pas de la même caste y sont abordées. On y découvre un petit aperçu d'un nouveau genre de rencontre (mondial), celui par les réseaux sociaux, un outil qui a permis la rencontre de Deepak et Shaalu. Et bien sûr, ce film donne un aperçu du métier que font ces hommes en charge de brûler les corps de manière intensive. Un métier comme un autre, comme le travail du tout petit Jhonta, orphelin, devant résonner comme un adulte et qui reste un enfant, n'hésitant pas lorsqu'il a l'occasion de mettre de côté les "jeux" d'adultes et voir un spectacle de magie pour avoir des étoiles pleins les yeux. Mais pour autant, le film reste pourtant trop romancé. Les personnages principaux ont une vie quasiment idéale. Devi n'est pas renié par son père alors qu'elle était tout de même avec un homme dans une chambre d'hôtel, il ne rechignera pas à payer sa dette au policier et surtout acceptera les choix d'avenir de sa fille. Deepak, lui, a peut-être connu une vie plus difficile car il doit à la fois jongler entre ses études et le travail le long des ghats lorsque trop de cadavres sont à brûler à la fois. Pour autant, il peut dépenser l'argent qu'il a envie et sortir avec ses amis. Concernant l'environnement du film, Bénarès a l'air d'une ville presque acceptisée, la foule qui y règnent d'habitude est quasiment absente, même les saddhus sont peu présents et le Gange à l'air propre. Je trouve dommage qu'à pars les hommes qui s'occupent des crémations, le film ne montre pas plus la vraie facette de la ville et du pays. "Masaan" reste pour autant un très bon film, il ne joue pas avec la misère sociale, ni les clichés et n'est donc pas superficiel. L'histoire de Devi d'un côté où le malheur frappe tout de suite à l'entrée de jeu et l'histoire de Deepak de l'autre qui se forme tout doucement. Deux histoires parfaitement bien synchronisées et très bien scénarisées. On reste les yeux rivés à l'écran et on ressort du film satisfait, les échos du film résonnant encore dans les oreilles, c'est bien ça l'essentiel. LES PRIX Prix spécial du Jury "Un certain regard" (UCR est une section dérivée de la sélection officielle du Festival de Cannes) Prix FIPRESCI (Fédération Internationale de la Presse Cinématographique) au Festival de Cannes en 2015
Comments