Mon avis, c'est simplement que j'ai adoré ce livre au point de ne pas pouvoir m'arrêter. "Moi, Phoolan Devi, reine des bandits" est l'histoire vraie d'une indienne qui n'a pas connue une vie facile pour ne pas dire qu'elle avait été épouvantable. Un récit fort, poignant, dur, de courage, de lutte ... qui nous permet de découvrir l'Inde rurale et les conflits entre castes. Phoolan Devi, était la reine des bandits mais faisait partie de ceux qui étaient là pour redonner la justice à ceux qui ont été violentés, abusés, volés, violés ... Un Robin des Bois au féminin et made in India. A cette époque, beaucoup de bandits avaient profité de la notoriété de Phoolan Devi pour commettre des actions malhonnêtes et des meurtres. De nombreux mensonges avaient été dites et écrites sur elle (la police avait été déjà corrompue) ; des légendes avaient été créées ; ... Mais par ce livre, on découvre la vraie Phoolan Devi et l'on retient sa souffrance profonde. Pour écrire cette biographie, une éditrice internationale du nom de Susanna Lea a enregistré sur des bandes magnétiques les confidences de Phoolan Devi. Phoolan Devi étant illettrée, elle ne pouvait pas écrire elle-même son autobiographie. Écrit, le résultat couvrait 2.000 pages et deux écrivains Marie-Thérèse Cuny et Paul Rambani ont aidé à y faire le tri. C'était au milieu des années 1990. Après cela, Phoolan écouta la lecture de son récit. Elle a ainsi pu s'assurer de la fidélité de ses propos, rectifier et corriger les erreurs et incompréhensions. Il a fallu deux années pour arriver à ce livre, huit voyages en Inde et trois mois passés à Delhi. Phoolan a pu grâce à ce récit de s'exprimer, dire la vérité. Elle fut assassinée en 2001 et cette autobiographie a permise de connaître l'exactitude de sa vie : son enfance dans son village jusqu'à la "réédition", là où elle s'est rendue avec ses hommes pour sauver sa famille. Son autobiographie a été faite après qu'elle a purgée onze années de prison au lieu des huit ans qui avaient été convenus. On ne connaît pas l'exactitude de sa date de naissance, mais Phoolan est née dans les années 60. Elle est née et grandit dans l’État de l'Uttar Pradesh dans un petit village du nom Gurha Ka Purwa au bord de la Yamuna. Son père avait hérité de champs et d'argent, mais son beau-frère puis à son décès son neveu se sont emparés de tout, et à contraint la famille de Poolan à la pauvreté et à être traitée comme des moins que rien. La vie de Phoolan se résumait à faire des galettes de bouses de vache, chercher du fourrage, nourrir les bêtes, aller chercher de l'eau au puits, à la culture de céréales ... De temps en temps, elle aida son père pour la construction de maison ou à chercher du bois. Poolan ne connaît rien d'autres, elle connaissait les coups si elle ne faisait pas bien son travail, elle était harcelé par son oncle puis par son cousin qui l'avaient aussi battu et humilié. Avec ses parents, ses sœurs et son frère ils vivaient dans une toute petite maison où il fallait survivre. Son destin bascula à l'âge de onze ans où elle est marié à un homme Putti Lal qui avait trois fois son âge. Il était convenu, qu'elle devait vivre avec son mari dès qu'elle serait plus âgée, mais l'homme voulût la ramener après le mariage. Mais Poolan ne connaissait rien de la vie, elle ne connaissait que le travail qu'elle faisait quotidiennement et c'était une enfant, une innocence à l'état pure. Poolan vivra auprès de lui quelques années à être violé, battu, à s'enfuir, revenir chez cette homme, battue, violée, traitée comme une esclave, battu, s'enfuir. Après ce long cauchemar et après de nombreux combats, elle put revivre dans sa famille, mais elle était une fille impure, et elle fut rejetée et insultée dans son village comme le reste de sa famille, et vivait toujours près du danger car elle était menacée, harcelée et humiliée par son propre cousin. Les gens de différents villages venaient lui rendre visite, la prenant pour une prostitué. Vers quinze ans, une nuit, elle se fit kidnapper par des dacoïts, des bandits qui la ramenèrent dans la jungle où ils marchèrent des journées entières. Elle avait peur car elle avait peur des hommes, et dans cette bande de dacoïts il n'y avait que ça. Elle fut protéger par Vikram et son oncle Bare Lal qui sont comme Phoolan de la caste des mallahs, ils sont contre les thakurs qui sont souvent des propriétaires terriens et donc qui exploitent les mallahs. Ces deux hommes sont les premiers hommes après son père avec lesquelles Phoolan se sentit en sécurité. Vikram demanda même Phoolan en mariage, et vécurent mariés quelques temps jusqu'à sa mort, tué par un homme auquel il avait confiance. Ensemble et avec le reste de la bande de dacoïts, ils allèrent piller les riches et donner des leçons aux violeurs et reversaient l'argent aux pauvres et aux victimes. Vikram qui savait lire et écrire et qui était très intelligent appris à Phoolan énormément de choses qui peuvent nous paraître basique mais qu'elle ne connaissait pas. Après la mort de Vikram, Phoolan devait avoir 18 ans environ et ne pouvait plus reprendre une vie auprès de sa famille car elle était recherchée par la police pour des faits qu'effectivement elle avait commis avec sa bande, mais beaucoup de faits que d'autres bandes de bandits avaient fait. Voilà en très gros, un petit avant-goût de ce livre. Je recommande vivement la lecture de cette magnifique autobiographie vraiment très bien écrit malgré sa dureté et de découvrir Phoolan Devi. Cela permettra aussi de découvrir cette femme, qui aurait voulu naître homme pour avoir pu avoir une vie normale sans viols, sans coups, ... Ce livre nous donne un bonus, avec des photos de Phoolan, de son village, de sa maison, de son père, sa mère, ... Le livre comporte une note de l'éditeur, un avant-propos de Phoolan Devi, une note sur les castes et un postface qui nous fait découvrir sa vie après la prison, une vie enfin sereine, mais elle fût toujours menacée de mort. Le 25 juillet 2001, après avoir survécu dans tant de batailles, elle fût assassinée à New Delhi. Une fille devenue femme connaissant la violence au quotidien, des viols, des humiliations publics, des trahisons, ... En devenant bandit par la force du destin, elle voulût simplement rendre la justice pour les pauvres et punir les riches.
Je ne sais ni lire ni écrire. Ceci est mon histoire. On a raconté trop de légendes sur Phoolan Devi, la sanguinaire, la criminelle, la Reine des bandits. On a dit trop de mensonges sur ma vie.
Tant de gens ont parlé de moi, sans jamais me donner la parole. Tant de gens ont utilisé mon image pour la déformer. Ils ont cru pouvoir le faire comme si je n'existais pas. Comme si la petite villageoise révoltée que j'étais n'avait pas le droit au respect.
Aujourd'hui, c'est à mon tour de parler. Ce livre, qui contient mes paroles, dit la vérité sur Phoolam Devi. Moi seule sais les tortures que j'ai subies. Moi seule connais le soulagement de la revanche ....
Moi, Phoolan Devi, reine des bandits
de Phoolan Devi
(avec l'aide de Susanna Lea, Marie-Thérèse Cuny et Paul Rambani)
Editions Robert Laffont Documento (juin 2013) - Editeur : Bernard Fixor
445 pages - Prix sans remise : 9,90 €
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