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"Au Bonheur des Elephantes" de Florence Ollivet-Courtois

C'est bien simple, chez les éléphants, j'aime tout. Regardez-les de profil : vous voyez la façon dont leur bouche est dessinée, ce petit sourire en coin qui leur donne un air espiègle ? J'adore. J'aime les longs cils droits dans les yeux, qui sont proportionnellement à peine plus gros que les nôtres, mais dont l'iris cerclé de noir est d'une chaude couleur dorée. J'aime les poils raides du bout de leur queue disposés curieusement en arête de poisson, leur peau à la fois ridée et étonnamment élastique, j'aime leur intelligence et leur empathie qui leur permettent de véritablement nous comprendre.
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Florence Ollivet-Courtois, le métier de vétérinaire, elle l'a dans le sang. Avant elle, arrière-grand père, grand(s)-pères, père l'ont été. Mais Florence, contrairement à ses aïeux, son champ d'exercice est plus vaste car elle exerce dans les zoos et les cirques. Parmi les animaux qu'elle a vu passer durant sa longue carrière, ses préférés restent sans conteste les éléphants. Récemment, elle a mené une bataille, assez médiatisée, pour éviter à deux éléphants - Baby et Népal - de se faire euthanasier pour le seul motif qu'éventuellement ils ont la tuberculose. "Baby et Népal font partie des derniers éléphants français à être venus de l'Inde avant 1975, la date de la Convention de Washington". Elles, les filles comme les surnomment affectueusement Florence, n'ont jamais été séparées. Elles sont arrivées en Europe pour devenir des éléphants de cirque mais pour des raisons de sociabilité avec d'autres éléphants d'un cirque français, elle se retrouvent accueillies dans un zoo, mais toujours sous la propriété de la dresseuse de cirque. Après la mort de l'éléphant du zoo où vivent Baby et Népal depuis presque quinze années, des examens révèlent qu'il est positf à la tuberculose. À l'annonce de ce résultat, la sentence tombe, Baby et Népal sont règlementairement contaminées et un arrêté d'abattages est entrepris immédiatement. Commence un combat pour sauver les filles et pour rétablir la vérité qu'elles ne sont pas contaminées d'autant plus qu'elles ne vivaient pas dans le même enclos que leur cousin. Florence nous livre à travers ce récit la bataille qu'elle a menée pour sauver de l’abattage ces deux éléphantes mais aussi pour que l'euthanasie ne devienne pas la solution de facilité à travers l'Europe. À travers les chapitres, sont soulevés différentes questions comme par exemple l'euthanasie et la tuberculose. L'on découvre également l'intervention de personnalités dans cette affaire comme par exemple la Princesse Stéphanie de Monaco, mais aussi à l'opposé les tensions qui ont régné durant cette bataille même au sein de la profession vétérinaire. Pour adoucir et partager ses expériences, Florence nous raconte d'autres aventures vétérinaires, le singe capucin qui souffrait du ventre et à qui ils ont donné du yaourt bifidus comme médicament, l'ours Miljen des Balkans qui avait été oublié dans sa cage dans la propriété où il habitait, le daim fugueur, un alpaga qui manquait de vitamine D3 ... Ce livre est un très beau témoignage sur la profession de vétérinaire sur "les animaux sauvages", l'amour de Florence pour les animaux, son investissement personnel pour eux, ses combats, sa persévérance, ses sacrifices ... J'avais plus ou moins suivi l'histoire de Baby et Népal dont l'histoire était partagée sur les réseaux sociaux. Cette lecture m'a permis de comprendre beaucoup de choses sur cette bataille juridique mais également sur l'euthanasie pratiquée aux animaux, ce qu'est clairement la tuberculose, les soins à apporter aux animaux et les maladies dont peuvent souffrir les animaux. C'est un livre qui nous délivre aussi  l'envers du décor des zoos et parcs animaliers et de certaines pratiques. Si tout comme moi vous aimez les animaux et particulièrement les éléphants, les histoires qui finissent bien, je vous recommande ce livre. J'ai tellement aimé cette lecture que je me suis achetée le premier livre de Florence "Un éléphant dans ma salle d'attente". À suivre.


Or les éléphants qui travaillent, en Asie sur le terrain, dans un cirque ou dans un zoo expérimenté en conditionnement, ne répondent qu'à un nombre limité de personnes : celles dont ils sont proches et qui ont gagné leur respect autant que leur amitié. Les mahouts indiens, pour créer et maintenir ce lien, dorment avec leurs éléphants. Alors dans ce contexte, quinze dresseurs, c'est un peu beaucoup ... Imaginez un chien dont l'éducation serait faite en même temps par quinze maîtres : il y a de quoi bien tounebouler la pauvre bête !
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Il arrive que l'on doive euthanasier des animaux parce qu'ils sont malades ou blessés et qu'on ne peut rien pour les soulager. C'est alors qu'on parle réellement d'euthanasie, car la mise à mort se fait dans l'intérêt de l'animal. Il arrive aussi que des animaux soient abattus pour préserver la santé publique ou l'intérêt général à cause de maladies contagieuses. On parle alors d'abattage, car dans ce cas l'euthanasie se fait dans l'intérêt des humains. La mort n'est d'ailleurs pas nécessairement donnée par arme à feu, contrairement à ce que l'on pourrait croire au vu du procédé de certains.
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N'est-il pas de notre devoir de scientifique moderne et de soignant d'analyser plus finement dans quels cas un abattage ciblé est préférable et dans quel cas il faut recourir à d'autres moyens ?
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Ce n'est pas parce que l'euthanasie est rapide et indolore qu'elle doit être employée à tort et à travers. Pour un vétérinaire l’euthanasie n'est pas, et ne devrait jamais être un acte banal. C'est un acte médical, qui doit être pratique pour des raisons médicales avant tout. Et c'est un acte lourd. [...] Il n'empêche qu'il s'agit bel et bien de donner la mort. C'est toujours un acte ambigu pour un médecin dont la mission première est de guérir.
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Au Bonheur des Éléphantes

Baby, Népal et ... autres aventures vétérinaires

De Florence Ollivet-Courtois

Préface de la Princesse Stéphanie de Monaco

Éditions Belin Littérature et Revues - Date de parution : 8 septembre 2015 - ISBN : 978-2701190693 - 224 pages - Prix éditeur : 18 €


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