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"Bien comme il faut" de Sandip Roy

Non, se dit-elle, cela ne pouvait pas arriver, pas maintenant. Elle avait toujours cru qu'en étant suffisamment prudente, le passé pouvait être balayé d'un revers de manche comme un plan de travail avec un chiffon mouillé. Elle avait souhaité préserver Amit de ce secret obscur pour que rien de tout cela ne vienne hanter ses rêves. [...] Mais comment pouvait-elle expliquer tout cela à Amit, aujourd'hui ? Cela avait-il encore une quelconque importance ?
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Quatrième de couverture Une ville universitaire au coeur de l'Illinois. Dans son petit appartement, Romola, jeune mariée fraîchement arrivée d'Inde, attend avec impatience sa première lettre en provenance du pays. En ouvrant par erreur une enveloppe qui ne lui est pas destinée, sa vie bascule. Des années plus tard, lorsque son fils Amit tombe sur cette même lettre, il pense avoir découvert le secret de sa mère. Mais les apparences sont parfois trompeuses. Amit ignore qu'Avinash, son père dévoué, surfe à l'occasion sur des sites gays, incapable de refouler son attirance de toujours pour les hommes. Avinash, lui, ne se doute pas que sa femme, si docile, a jadis été courtisée par un bel acteur de Bollywood, dont elle garde le souvenir dans les pages de son journal intime, caché parmi ses saris de soie. À Calcutta, dans la maison pleine de vie où il a grandi, Amit a toujours été protégé des secrets de ses parents. À présent ingénieur installé à San Francisco, il reste tiraillé entre sa nouvelle vie et celle qu'il a laissée derrière lui. Des jeux adolescents aux tourments d'une vie d'adulte, des salons de coiffure de Calcutta aux McDonald's de Californie, Bien comme il faut est une ode à la famille et aux sacrifices que l'on fait pour les êtres aimés. Tendre et puissant, ce roman marque l'arrivée d'une voix forte sur la scène littéraire internationale.




Romola est installée chez son fils Amit qui vit en Californie avec sa famille, son amie américaine June et Neel son fils. Amit lui a proposé de venir en Amérique après que son père, Avinash, soit décédé subitement d'une crise cardiaque et que sa mère s'est retrouvée seule dans une vieille et grande maison souffrant des moussons indiennes. Étant enfant unique, il est de son rôle de prendre en charge sa mère. Romola était déjà venue habitée en Amérique, dans le temps où elle a été jeune mariée pour rejoindre son époux, étudiant dans une université dans l’État de l'Illinois. A cette époque, l'Inde a très vite manqué à Romola et ils avaient décidé de rentrer à Calcutta. La dernière fois qu'Amit avait été en Inde, il a ramené de vieux livres et journaux intimes qu'il a trouvé dans une boîte à chaussures. Il y a trouvé une lettre, qu'il croit qu'elle a été avoir été adressé à sa mère par un amour de jeunesse. Un soir, après le dîner, il profite d'une occasion pour la tenir informer de sa trouvaille. Mais il ne sait pas qu'en vérité la lettre était destinée à son père par un homme. Romola connaît l'existence de cette lettre, et le faite de raviver ce souvenir, font en réveiller d'autres. Sa famille a toujours été "Bien comme il faut", respectable et traditionnel en façade. Romola, elle-même a été une parfaite épouse indienne, bru et mère ; malgré le poids du sacrifice qui ne l'a pas quitté de toute sa vie. Mais toute le monde a des secrets et souvent bien gardés. Tour à tour, Romola, Amit et Avinash - mais aussi un certain Sumit - nous confient leurs souvenirs sans ordre chronologique dans le temps. Des souvenirs de Calcutta, des souvenirs américains, des souvenirs d'enfance ou de jeunesse avec des jeux presque innocents, des anecdotes, des expériences bonnes ou mauvaises. Souvenirs de vies.



"Bien comme il faut" est une très belle surprise. Il relate ces souvenirs autour de trois personnages principaux : Romola, Amit et Avinash. Des souvenirs où on les retrouve à différentes périodes de leur vie qui nous permet de mieux les connaître et cerner leurs personnalités. Le roman est écrit sous la forme de nouvelles, en débutant et en terminant sur le moment "présent" c'est-à-dire celui où Romona habite chez son fils aux États-Unis. On y retrouve le poids des traditions et surtout la place de la famille dans la vie de chacun : respect des aînés et du conjoint, mariage arrangé, respect des rites funéraires, ... Mais on y découvre aussi les faiblesses de chacun : les hommes pour Avinash, un acteur de cinéma pour Romola et l'Amérique pour Amit. Le lecteur peut aussi apprécier les sujets abordés : la famille, l'homosexualité, les sacrifices, le deuil, le mariage arrangé, l'expatriation, la vieillesse, les études, les personnages âgées, le respect des traditions, la malbouffe américaine, les préjugés, ... Le roman est très touchant et l'on se régale de ces souvenirs très variés. Toutes les histoires sont une surprise pour son lecteur et l'on ne peut que les apprécier. Les personnages sont attachants même quelquefois drôles. Bien sûr il y a des moments tristes où les personnages peuvent se retrouver mis à mal, mais c'est la vie. "Bien comme il faut" est le premier roman de Sandip Roy qui écrit régulièrement des publications indiennes et américaines. On peut très bien s'imaginer qu'il s'est inspiré de l'Amérique où il a vécu durant vingt ans et bien évidemment de son pays qu'est l'Inde. Certaines de ces histoires sont une réadaptation de nouvelles précédemment écrites. "Bien comme il faut" est une première réussite pour Sandip Roy.




Elle découvrit, déroutée, le nombre impressionnant d'options sur le menu. Mais c'est la Sainte Trinité frites, burger, soda qui la fit saliver. Brahma, Vishnou, Shiva se dit-elle en riant dans sa barbe à cette idée blasphématoire.
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Cette nuit-là, alors qu'elle était allongée dans le lit, fatiguée par le décalage horaire, et qu'elle essayait de s'endormir, Avinash se tourna vers elle et caressa furtivement son bras. Quand il s'approcha d'elle pour l'embrasser, Romola trouva qu'il sentait le savon. Le citron vert, pensa-t-elle. Une odeur fraîche. Il l'embrassa sur la bouche, les yeux fermés. Le cœur de Romola s'emballa. L'espace d'un instant, elle eut envie de se retrouver dans sa chambre à Calcutta. Elle voulait entendre le bourdonnement de la circulation, les coups de klaxons brusques, la voix des gens qui marchandaient dans la rue à n'importe quelle heure de la journée, les bribes de conversation qui parvenaient à ses oreilles, les chiens qui aboyaient, la nuit joyeuse et bruyante.
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C'est vrai qu'elle aimait faire des listes de courses, de livres qu'elle avait lus, de la somme qu'elle dépensait chaque jour, d'ingrédients pour refaire des recettes qu'elle avait vues à la télévision .... Les listes la rassuraient, avec leurs longues colonnes de lettres et de chiffres dressées méticuleusement ; cela lui donnait l'impression de contrôler la vie. Mais c'était différent pour Subir Kumar. C'était sa liste secrète.
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Bien comme il faut De Sandip Roy

Titre original : Don't Let Him Know

Traduit de l'anglais (Inde) par Marie Antilogus

Format Broché - Éditions Les Escales - Date de parution : 17 septembre 2015 - ISBN : 9782365691369 - 293 pages - Prix éditeur : 20,90 €

Format Poche - Éditions 10/18 - Date de parution : 9 novembre 2017 - ISBN : 9782264068200 - 360 pages - Prix éditeur : 8,10 €



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