Le Châle de cachemire de Rosie Thomas
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Le Châle de cachemire de Rosie Thomas

Mair, son frère et sa sœur sont entrain de vider la maison de leur enfance après le décès de leur père. Leur maman est décédée quand Mair était adolescente et ils ont peu connu la famille de cette dernière. En vidant la commode de la chambre de son père, Mair y trouve un merveilleux châle de qualité et une enveloppe contenant une mèche de cheveux. Elle sait que les affaires de cette commode appartenaient à sa mère et que cela devait être l'héritage de ses grands-parents maternels. Intriguée par cette découverte et voulant connaître l'histoire de sa famille, n'ayant pour l'instant aucun emploi et aucune attache en Angleterre, elle décide de partir en Inde. Mair avait peu d'information sur ses grands-parents mais elle savait qu'ils étaient missionnaires en Inde, le châle provient sans aucun doute de ce pays. En consultant des archives, elle découvre plus sur eux. Dans le livre appelé "Espoirs et Gloire de Dieu" et sous-titré "Avec les missionnaires gallois en Inde", elle découvrit la biographie cléricale de son grand-père Evan Watkins. Il a été une première fois en Inde comme missionnaire gallois avant de retourner, lors d'une permission, en Angleterre pour se marier avec Nerys en 1938. En 1939, tous deux retournèrent en Inde du côté de Leh, via Shillong (où ils vécurent leurs premiers mois en Inde), puis un long voyage de Calcutta à Delhi pour atteindre une région reculée. C'est à partir de Leh, que Mair commença enfin à marcher derrière les pas de ses grands parents en essayant de retrouver les vestiges de ce qui a été leur vie dans cette province, où son grand-père prêchait contre le non-conformisme dans les villages isolées. Elle s''intéressera à la fabrication de la laine de cachemire et essayera de déterminer la provenance de son châle. Nerys, 1941, Leh en Inde. Son temps, Nerys le passe à s'occuper des enfants, à enseigner, chanter et en leur offrant le déjeuner. Mais au sein de son couple, la vie est moins joyeuse que celle passée avec les enfants. Son mari est très distant, froid et fragile. Elle se remémore le long et pénible voyage qui les avait amené dans cet endroit à 500 kilomètres de Chandigarh à dos de poney un an auparavant, loin de tout. L'hiver allait commencer à arriver à Leh, la ville sera alors totalement isolée durant cette saison et surtout il faudrait faire face à la rudesse de l'hiver. Mais avant, aura lieu la réception annuelle à la Résidence auquel le couple Watkins est convié. C'est justement avant cette occasion que la chance tourna pour Nerys. En effet, des voyageurs anglais, de retour d'une expédition de chasse n'avait trouvé qu'un logement insalubre, car la soirée à la Résidence avait nécessité la réquisition de tous les lieux confortables de la ville. Nerys décida d'accueillir Archie McMinn et  son épouse Myrtlechez chez eux. Une amitié forte entre les deux femmes naitra et elles devinrent toutes les deux presque comme des soeurs. Le couple McMinn devant retourner dans leur ville de Srinagar dans le Cachemire avant la fermeture des routes pour l'hiver, ils proposèrent à Nerys via Evan de les accompagner pour lui faire éviter de subir les désagréments de l'hiver à Leh. Evan ayant fort à faire du côté de Leh, il ne fera pas partie du voyage et rejoindra son épouse après l'hiver. A Srinagar, les McMinn habite sur un house-boat "Le Jardin d'Eden", les lois locales ne permettant pas aux Européens de posséder une propriété terrestre au Cachemire. Pour Nerys, c'est une nouvelle vie qui commence auprès de son amie. Elle y fera la connaissance d'autres personnes attachantes notamment Caroline et Rainer. Elle nous fera découvrir Srinagar : ses ruelles, les ateliers de laine de Cachemire, les tisserands, le jardin de Shalimar, le village de Kanihama, ... Le lecteur poursuivra en parallèle le récit de Mair qui poursuivra ses recherches à la poursuite de l'histoire de ses grands-parents et pour dévoiler le mystère du châle. Certaines des rencontres de Mair, des lieux et des voyages s'emboîteront de temps en temps avec le récit de Nerys. Mair se rendra également à Srinagar, mais dans un Cachemire dévasté par les attentats et les conflits permanents. Mais jusqu'à la fin, même si nous connaîtrons l'histoire de ce châle avant elle, elle continuera à ne pas oublier ce châle et continuera ses recherches même après son retour en Angleterre. C'est vraiment un roman à savourer, j'ai eu un plaisir immense à le lire, à découvrir les aventures de Mair mais aussi l'histoire de sa grand-mère Nerys. On retrouve dans ce roman de nombreux personnages très attachants en plus de nos deux héroïnes. C'est une histoire très prenante et, très intéressante. L'auteure n'a fait aucune fausse note car toutes les informations s'imbriquent entre elles. Ce roman nous permet également de connaître deux régions de l'Inde qui restent très peu connues : le Ladakh et le Cachemire. Le Cachemire de la Seconde Guerre Mondiale où de nombreux hommes britanniques ont quitté leurs épouses pour aller se battre notamment du côté de la Malaisie contre les Japonais. On découvre le Cachemire à la fin de sa période faste qui avait été rythmée par la "belle vie" des Anglais dans ce que l'on pourrait appeler "l'Inde suisse". Avec la Seconde Guerre Mondiale, cette région connaît le rationnement, tremble des nouvelles peu rassurantes sur l'étendue de la Guerre, est rythmée par la vente d'objets pour lever des fonds pour les soldats, ... On découvre également le Cachemire d'aujourd'hui à travers les yeux de Mair, presque 70 ans après le Cachemire de sa grand-mère. Un Cachemire d'aujourd'hui dévastée par les attentats, les conflits entre communautés, les couvre-feux, la destruction du patrimoine, etc. Ce livre permet d'en apprendre beaucoup sur la laine de cachemire : le long travail pour obtenir de la laine de cachemire, le tissage des châles à la main dont certains ouvrages prenaient des mois voire des années tellement lorsque les détails étaient nombreux et la pièce unique, ....

Le motif tissé central représentait l'éventail de la queue d'un paon. Une double bordure épaisse entourait le dessin du milieu, avec des formes cachemire chatoyantes dans les coins et de larges bandes de feuillage luxuriant à chaque extrémité. Ces dernières, en partie brodées, donnaient presque un effet de brocart. Néanmoins, malgré toute sa beauté, le châle était vieux et usé. Des lignes décolorées apparaissaient au niveau des plis que l'étoffe avait conservés des décennies durant ; à certains endroits, la broderie complexe s'effilochait à d'autres, elle avait tout bonnement disparu.

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Petite leçon sur la laine de Cachemire Le pashmina, mot dérivé de pashm qui signifie « laine » en persan est une variante plus fine de la laine de cachemire, elle est produite exclusivement dans les régions ancestrales du cachemire, soit en Asie centrale. Les chèvres autochtones de la race changthangi, plus connu sous le nom de chèvre pashmina produisent un duvet extrêmement fin en hivers afin de se protéger des températures glaciales, ce duvet est alors récolté chaque printemps pour en confectionner des pashminas. Une fois filé à la main et tissé, les fibres de cachemire deviennent un pashmina. Selon les dimensions, elles sont alors confectionnées en écharpes, châles et plaids. Source : http://fr.cashmere-pashmina.com/ Une chèvre produit environ 120-130 grammes de sous-poils. Il faut 10 chèvres pour produire un châle de Pashmina. Le cachemire est une fibre obtenue à partir de certaines races de chèvres. Grâce au froid en altitude, le duvet produit par les chèvres du cachemire est d'une texture des plus fine, douce et solide dans le monde. Bien que le véritable cachemire, issue des chèvres de la région himalayenne soit la référence en matière de laine, le cashmere peut être produit dans différentes régions du monde et avec des chèvres de races variés. Seule la température aride des hauts plateaux montagneux permettent une réelle douceur du duvet, c'est pourquoi il y a plusieurs qualité de cachemire. Le cashmere est aujourd'hui produit aux États-Unis, en Europe ou au Moyen-Orient, le véritable cachemire ne peut être récolté que dans les régions himalayenne, incluant l'Inde du Nord, le Tibet et le Népal. Le pashmina du Nepal s'avère être de la meilleure qualité puisque les chèvres se sont adaptés au climat rude depuis plusieurs siècles, la laine obtenue est des plus chaudes et douces de par le monde. Afin de protéger l'appellation contrôlée, les pashmina du Népal doivent être délivrés avec un certificat garantissant la qualité du pashmina "Changra Pashmina". Source : http://fr.cashmere-pashmina.com/ A l'origine, la fibre venait des chèvres sauvages dites "antilopes des montagnes" mais la race est en voie de disparition. Dorénavant, la fibre est généralement obtenue par la chèvre de la race "changthangi" ou "chèvre pashmina" d'originine tibétaine ou de régions voisines dans le Lakakhi Changthang. Un recensement de ces chèvres évalue leur nombre à 100 millions soit environ 8 millions de cachemire sur le marché. Dans le livre, on découvre en page 35, la visite de Mair à Changthang, "l'endroit où traditionnellement, les nomades de la partie est du Ladakh emmenaient paître leurs troupeaux de chèvres. A cette altitude le climat était si froid et si rude que c'est là que les animaux produisiaient leur toision la plus dense et la plus fine pour s'isoler. Les nomades déplaçaient les troupeaux tout le long de l'année, à la recherche de râres pâturages. Le fourrage que mangeaient les chèvres et l'eau qu'elles buvaient n'avaient pas été atteints par la moindre pollution, et leur laine était aussi pur que possible." La récolte Dans le livre, l'auteur nous fait découvrir le moment où l'on "extrait" la laine des chèvres. Les chèvres étaient basculés sur le côté et "les hommes extirpèrent des instruments en bois qui ressemblent à des brosses dotées de dents métalliques recourbées ultra-résistantes. Avec une vigueur synchronisée, ils s'attaquèrent chacun à une chèvre, râpant et tirant sur la laine du cou et de la poitrine." Vient ensuite le tour des femmes qui ramassait les touffes jusqu'au moindre petit poil pour les mettre dans des sacs. La transformation Grâce à ce livre, je vous résume dans les grandes lignes les différentes étapes de la transformation. Les sacs sont ensuite envoyés dans une usine de transformation où des femmes nettoyent les touffes à la main de la moindre saleté et les triant selon la couleur du poil. S'ensuit un premier lavage, un dégraissage, un deuxième lavage, un rinçage et un séchage final. Les poils doivent être d'une propreté et d'une douceur sans faille. Le pash est alors d'une pureté parfaite. 1 kg de laine brute ne donne que 300 g de pash. Les différentes étapes après que la laine soit nettoyée 1) Le cardage : le but du cardage est de démêler les fibres et d'uniformiser leur sens afin de pouvoir les travailler plus aisément. 2) Le défeutrage va compléter le travail du cardage. Certaines fibres sont encore emmêlées, le défeutrage va les rendre parallèles et régulariser le fil. 3) Le peignage va éliminer les fibres trop courtes qui seraient désagréables au toucher et va permettre d'obtenir ainsi un lissage des fibres longues. 4) La filature : les mèches de duvets cardées et peignées sont transformées en fil par étirages successifs dans des métiers à filer. La torsion des mèches permettra d'obtenir un fil. 5) La teinture : la laine obtenue est naturellement blanche pour peu quelle soit propre. La teinture consiste à lui donner une couleur et à la fixer sur le fil. 6) Enfin, le tissage permettra d'obtenir les pièces de tissus finales qui subiront un contrôle visuel par transparence pour s'assurer de la qualité de la fibre et du tisssage. Source : http://www.cachemire-echarpe.com



Le Châle de Cachemire

De Rosie Thomas

Titre original : The Kashmir Shawl

Traduit de l'anglais par Marie-Axelle de La Rochefoucauld

Pages : Environ 660 pages (base Editions France Loisirs)

* Broché - Editions Charleston (26 avril 2013) - ISBN : 978-2368120033 - 22,50 €

* Broché - Editions France Loisirs (mars 2014) - ISBN : 978-2298079258 - 19,50 €

* Poche (sortie le 10 juillet 2014) - Editions Pocket - ISBN : 978-2266245531 - 8,10 €

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