Les sandales de Rama de Tristan Koëgel
top of page

Les sandales de Rama de Tristan Koëgel

~~~~ "Les sandales de Rama" m'a tout d'abord attiré par son titre. En effet, en voyant "Rama", j'ai tout de suite pensé au Rayamana, une légende très populaire en Inde et au Népal. Cette épopée raconte la vie du prince Râma et dont la partie la plus connue est celle où il part à la recherche de Sîta, sa bien-aimée, enlevée par Ravana, le roi de Lanka. De plus, ses sandales, m'ont refait pensé à un certain détail dans la même épopée ... Après bien évidement, la 4ème de couverture m'a confirmé que le livre est fait pour moi : l'histoire d'un jeune népalais rêvant de devenir guide de haute montagne et qui tombe amoureux de Satiya, une ancienne Kumari. Une kumari signifie "vierge" en français, et c'est une fille qui a été isolée et vénérée comme une déesse avant sa puberté. Les kumaris sont considérées comme une réincarnation de Durga, divinitée principale du panthéon hindou. C'est lors d'un challenge avec Babelio, ma bibliothèque en ligne, que j'ai pu enfin approcher et remporter le droit de le découvrir au délà de sa couverture alléchante. Dès sa réception très attendue, je me suis toute suite plongée dans cette merveilleuse aventure. ~~~~ Upendra, 14 ans, a été vendeur de barbe à papa et dorénavant, grâce à la formation que lui a donné son père, il est guide dans sa ville de Katmandou et espère bientôt l'être dans les montagnes. Son meilleur ami est Arjun, il est resté vendeur de garde à papa à Swayambhu, et qui, désormais, est accompagné d'un singe sans queue, du même nom que le Dieu Singe, Hanuman. Arjun est de la caste des intouchables et n'arrive à vendre ses sucreries qu'aux étrangers. Avec le changement de métier de son ami, il commence à s'intéresser aux manifestations qui veulent renverser le roi de Katmandou. Upendra a un jour croisé une fille dans le marché aux perles qui s'appelle Satiya, fille d'un riche bijoutier et de la même caste que lui, celle des Newars, le premier peuple à s'installer dans la vallée de Katmandou. Satiya n'avait pas une enfance au commun, car elle a été jusqu'à sa puberté, une kumari, l'incarnation de la déesse Taleju, protectrice de la vallée et conseillère du roi. Quand le soir tombait, Arjun accompagné de son fidèle compagnon et Upendra se retrouvaient au bord de la rivière, pour déguster une barbe à papa. Satiya les rejoignit en sortant de l'école et également Shanti, un jeune prêtre. Mais ces réunions cessèrent lorsque les parents de la jeune fille lui trouvèrent un mari. Quelques temps après, lors de la grande fête annuelle de Indra Jatra, le destin des 4 jeunes amis, s'effondrèrent en même temps que l'histoire de la royauté de Katmandou. Deux malencontreux accidents et deux changements de voies modifieront certaines vies. Upendra, ne sera plus le guide qui ramène les touristes sur le site de Pashupatinath, mais voudra être guidé lui-même par les habitants de ces lieux, les fakirs. Entre les ruelles animées de Katmandou aux sommets enneigés de l'Himalaya, une quête initiatique pour ces deux grands amis. Vendeur de barbe à papa à Musoorie (Inde du Nord - Etat de l'Uttarakhand - Août 2014) - Une Kumari ~~~~ "Les sandales de Rama" est vraiment une invitation au voyage, du côté de la fascinante Katmandou, aux portes de l'Inde. Le lecteur découvrira différents sites de cette ville, mais aussi et surtout sa culture. Une culture, que j'ai appris à connaître, et dont je trouve vraiment plaisant de la retrouver dans un livre jeunesse. Grâce à Tristan Koëgel, le lecteur pourra approcher les épopées hindoues, connaître le système des castes en Inde, s'immerger dans la vie des fakirs (que j'appelerais plutôt saddhus), approcher les temples et les hauts lieux religieux, se promener sur les contreforts de l'Himalaya, s'essayer à la méditation et même communiquer avec les animaux, ... Les personnages sont tous très attachants, et ne croyez pas qu'ils s'arrêtent au nombre de 4. Chacun avec ses inspirations, ses espoirs, ses combats, ses rêves. On peut bien compter, même lors des moments les plus graves et sérieux, de l'attachant singe Hanuman, obsédé par la nourriture, pour apporter de la tendresse et du rire. Un livre que je conseille à tous, c'est une très douce et agréable lecture, où l'esprit s'évade sur les contreforts de l'Himalaya à la rencontre d'une immense culture et d'une façon de pensée autre que la nôtre. "Les sandales de Rama" est un livre conseillé à la jeunesse à partir de 12 ans, mais si vous êtes plus âgés, lisez-le également. Une expression dit que "l'habit ne fait pas le moine", mais vous pouvez vous fier à la couverture colorée de ce livre. Il est aussi beau à l'extérieur qu'à l'intérieur, aucune mauvaise surprise. Et de plus, la couverture est parsemée de significations que le lecteur découvrira au fur et à mesure des pages. Je suis heureuse d'avoir pû découvrir lire ce livre que j'avais sélectionné lors d'une Masse Critique Jeunesse sur Babelio. Je remercie Babelio et bien évidement les éditions Didier Jeunesse, pour cette agréable découverte, mais surtout à Tristan Koëgel, qui a réussit avec brio à transmettre avec simplicité et de manière lunique et pourtant je sais que ce n'est chose aisée, cette complexe culture et peut-être de donner à d'autres cette passion. ~~~~ Les Sandales de Rama Tristan Koëgel tous les livres sur Babelio.com

Il sursauta soudain en sentant que quelqu'un lui tapait sur l'épaule. Sans même sans retourner, il comprit qui c'était, puisque en face de lui un petit singe sans queue retroussait ses babines. Hanuman déposa un sachet rose à leurs pieds, joignit les mains et s'enfuit en courant. Quand Satiya et Upendra regardèrent derrière eux, ils virent à quelques mètres de là le petit singe sur la tête d'Arjun, occupé à lui enfoncer ses doigts dans les oreilles.

Page 52


Derrière Upendra, à travers les grilles, on devinait la rivière, on entendait les chants des pèlerins. Se tenir là, c'était déjà goûter aux plus profonds mystères des royaumes hindoues. Il fallait qu'on s'avance, qu'on ait devant les yeux toutes les images que les odeurs et les sons emportaient derrière eux : Pashupatinath dépassait l'imagination. Mais pour franchir les grilles, les étrangers devaient payer.

Page 60


Aidé par son père, il améliorait ses visites. Monsieur Kapali était très heureux. Lui qui, depuis trop longtemps, ne bougeait de son canapé que pour emmener Manjari à l'école ou pour raconter un épisode du Ramayana, retrouvait le plaisir de se sentir utile. Ils décidaient ensemble de ce que Upendra devait connaître pour se distinguer de ses concurrents. Monsieur Kapali faisait fuir son démon en enseignant ce qu'il savait à son fils.

Page 70


Perché à près de quatre mille mètres, Muktinath est l'un des seuls endroits au monde où sont réunis les quatre éléments nécessaires à la vie. L'eau de la Kali Gandaki coule par la bouche de cent huit fontaines à tête d'animaux. L'air est plus dense, car le ciel est plus proche ici que dans la vallée, et la terre des montagnes est inépuisable. Quant au feu, il brûle sans combustible : la flamme éternelle sort naturellement de la roche. Beaucoup de gens pensent que la vie terrestre est apparue ici, que Muktinath est son berceau, et nombreux sont les pèlerins et les curieux qui s'y rendent. Bouddhistes, hindouistes, fakirs, randonneurs s'y précipitent toute l'année, chacun pour ses propres raisons, et peut-être aussi parce que tout semble possible à l'endroit où la vie est apparue.

Page 175


Les sandales de Rama

De Tristan Koëgel

Éditions Didier Jeunesse - Publication octobre 2014 - ISBN : 978-2278059393 - 224 pages - 14,20 €

bottom of page