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"L'Inde impudique des Maharadjahs" de Vitold de Golish


1950, trois années après l'Indépendance de l'Inde, Vitold part pour la première fois avec trois amis élèves-architectes et son frère élève-ingénieur, avec quelques francs, très peu d'affaires et surtout une vieille voiture américaine qu'ils ont surnommé "la Tortue" direction l'Inde en passant par l'Italie, l'Afrique du Nord, la Libye, l’Égypte ... Malheureusement un accident survient près du Caire et leur voiture est fortement endommagée et trois mois au moins seront nécessaires pour la réparer. Le groupe devra se séparer, certains devront attendre la réparation de la voiture, les deux autres rejoindront Beyrouth en bateau pour ensuite aller à Bombay en stop. Une prémonition de Vitold à la veille du départ lui fait rejoindre tôt le matin le centre de la ville et il découvre une camionnette où il est écrit "Expédition Ethnographique Danoise en Inde" appartenant au professeur Werner Jacobsen ethnologue. Vitold n'hésite pas à faire la rencontre de Werner et ce dernier lui propose de le ramener en Inde avec son ami.

Enfin arrivé en Inde, Vitold et son ami se rendront dans plusieurs région avant de rejoindre celle nommée "Canari" dont l'ancienne capitale est Aïholli. Le but pour lui et son ami est de faire des travaux d'archéologie sur des temples pour des musées mais ils vivront pleins d'aventures durant leur séjour ... Ensuite Vitold vivra l'expérience dans un monastère avec son ami, une communauté monacale hindoue aux règles strictes, le séjour devait durer quelques jours, et durera 1 mois. Les seuls objets qu'ils auront droit de garder dans ce lieu sont les caméras et les livres considérés comme instrument de travail.

Vitold quittera quelques fois l'Inde pour revenir en France. Un an après son retour en Europe, il fera la découverte du Rajasthan dont Jodhpur, Bikaner, Jaipur et Agra.

Grâce à son travail d'archéologue, Vitold se fera inviter à une réception à l'Ambassade de France de Delhi, où un invité de marque, Raghoubir, maharadjah voulut faire sa connaissance. Le maharadjah a entendu que Vitold avait vécu dans un monastère et qu'il connait quelques mots d'hindi. Raghoubir l'invita chez lui pour quelques jours la semaine suivante.

Grâce à ce maharadjah qu'il rencontrera de plus en plus souvent et avec qui il vivra dans son palais, une grande amitié naîtra et Vitold aura une place royale dans son palais au même titre que ses ministres et assistera à des scènes assez loufoques pour nous. Il se rendra même à Jaipur avec la princesse Vijalakshmi la reine mère chez un joailler. On découvrira aussi le mariage du maharajah avec une américaine, et d'autres situations causasses.

Effectivement ce maharadjah comme d'autres est effectivement impudique sur des sujets que pour nous serait impossible à faire entourés même de ministres de la cour et de serviteurs. ... On découvrira tout le faste d'un palais de maharadjahs et la vie indienne autour de ces palais,  avant que le gouvernement enlève les privilèges et les fortunes de ces rois. Dont certains connaîtront l'autre coté du miroir le faite de ne plus rien avoir. Un petit détour hors de l'Inde dans ce livre est également un superbe passage. Lors du dixième séjour en Inde de l'auteur, il revient voir Raghoubir et fit la rencontre du maharadjah birman Sao Wounna de la région du Kayah et qui était également ministre de la République Birmane. Grâce à cette rencontre, Vitold voulu découvrir cette région et c'est l'aide de camp du prince Mo-Modji qui fera son coach pour se rendre dans le fin fond de la jungle birmane pour rencontrer des peuples inconnus pour l'époque dont les femmes "girafes" et encore plus surprenants les femmes "éléphants" toujours du peuple des Kayahs. Le faste des maharadjahs se terminera à Mysore lors d'une réception somptueuse qui se terminera comme un moment de funérailles, comme si c'était la dernière de ce type de réception qui exista depuis de si nombreuses générations.

C'était le 2 septembre 1970 que le parlement indien avait voté à grande majorité de supprimer les privilèges des maharajahs et de mettre fin aux rentes versées par le pays. Sans cette rente, les maharadjahs ne puissent plus vivres dans le faste qu'ils ont connus et les entrainaient dans des difficultés sans précédents. C'était la fin de leurs règnes, de nombreuses pages d'histoire tournées à jamais, des maharadjahs devenant quasiment anonymes voir pauvre ...

Le livre possède de magnifiques photos sur des maharadjahs ou des maharanis, différents personnes que Vitold a rencontré, des photos de statues ou de bas-reliefs ....

Ce livre est vraiment formidable et très intéressant, un merveilleux voyage dans une Inde qui n'existe plus, une expérience que personne ne pourra renouveler ou revivre, une Inde d'avant. Il y a de superbes récits à découvrir, tantôt drôle, tantôt triste. Vous y découvrirez également des coutumes, des signes religieux, le kama sutra, le lingam .... 




 

L'Inde impudique des Maharadjahs  de Vitold de Golish Éditions Robert Laffont 259 pages - Édition de 1973



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