"La cité qui rêve" de Pierre le Coz
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"La cité qui rêve" de Pierre le Coz


Je serais tenté d'écrire ici : Lal me fit découvrir l'Inde réelle, mais ce serait, je crois, une erreur : le pays des légendes et des dieux est tout aussi réel que l'autre, et c'est justement cette intrication entre les deux domaines - le mystique et le prosaïque, l'un irriguant l'autre et réciproquement - qui signe la véritable essence de cette terre où rien jamais n'est séparé.



Un certain nombre d'Occidentaux qui se retrouvent à un croisement de leur vie, où plus rien ne va, trouve en un billet d'avion vers l'Inde, un échappatoire. C'est peut-être ce phénomène récurrent et connu, qui a inspiré le romancier et essayiste Pierre le Coz pour son roman "La cité qui rêve", en plus de son expérience, il y a une trentaine d'années, lorsqu'il eu un séjour prolongé dans la cité dont il est question dans l'ouvrage.

"La cité qui rêve" est le surnom donné par l'auteur à Jaisalmer, une cité qui peut apparaître comme un mirage au-dessus de plaines désertique du Thar au Rajasthan, une ville qui se situe à quelques kilomètres de la frontière avec le Pakistan et qui est une ancienne route de commerce.

L'histoire contée par Pierre le Coz dans "La cité qui rêve", est celui d'un écrivain parisien, qui suite à une rupture amoureuse décide lors d'une soirée arrosée, malgré la parution prochaine de son nouveau roman, de partir en Inde sur un coup de tête. Cet écrivain, ce narrateur, qui ne connaît rien de l'Inde, décide, pour l'accompagner, d'amener des ouvrages sur le pays. Après plusieurs haltes dans les cités touristiques du Rajasthan dont Udaipur, Jaipur et Jodhpur, l'écrivain perdu se retrouve à Jaisalmer, commence pour lui plusieurs mois d'errance, où il s'enfoncera de plus en plus dans les abîmes, pris au piège par les sables mouvants de son mal-être.

Malgré une police d’écriture un peu difficile, "La cité du rêve" est un roman vraiment bien écrit, au vocabulaire d'une extrême richesse. A la fois roman introspectif, il peut être également apparenter à un un récit de voyage. De plus, le roman contient le mysticisme auquel l'Inde est apparentée. Pierre le Coz, n'est certes pas le premier et ne sera pas le dernier inspiré par le phénomène irrationnel que l'on attribue à l'Inde, celui de déstabiliser les fragiles occidentaux, mais il a l'avantage de puiser cette folie jusqu'à son paroxysme. Concernant le "côté" récit de voyage, encore une fois Pierre le Coz a innové en ne relatant que la partie du voyage à Jaisalmer, les autres villes n'étant que des éléments de comparaison. Les détails sur Jaisalmer sont innombrables, permettant ainsi au lecteur une plongée dans cette cité du désert et dans ses ruelles labyrinthiques.


"La cité qui rêve" est un roman qui se lit très bien et qui nous invite à découvrir Jaisalmer à travers l'histoire d'un occidental qui se cherche. C'est un roman prenant, riche en rebondissements et magnifiquement bien écrit. C'est un roman intemporelle, qui mérite d'être lu. A vous de le découvrir.



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"La cité qui rêve" de Pierre le Coz

Editions Rivière Rouge (Tertium Editions) - Date de parution : 11 septembre 2023 - ISBN : 9782494119109 - 180 pages - Prix éditeur : 18 euros



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