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"Le Chant des Vaincus" de Tarun J Tejpal


Aux perdus, il autorisait les retrouvailles avec la famille au détour d'un couleur isolé s'ouvrant sur un jardin en ruine : l'étreinte d'un père, les larmes d'une mère, la main d'une sœur. Aux vaincus, il apportait le soutien d'une épouse aimante dans la pièce close du service de radiologie quand les opérateurs des rayons X étaient partis déjeuner. Aux malheureux et aux amoureux, il procurait l'habitacle d'une voiture au fond de parking jouxtant le service de médecine légale, sous l'arbre à bois noir où une bête à deux dos pouvant brièvement se déchaîner avec une joie sauvage. [Page 329 - 330]


Dix-sept ans après la parution de la traduction en français de "The Alchemy of Desire" sous le titre de "Loin de Chandigarh" par les Éditions Buchet Chastel, le journaliste d'investigation, romancier et éditeur d'un autre roman populaire "Le Dieu des petits riens" d'Arundhati Roy, Tarun J Tejpal est de retour avec "The Line of Mercy".

"The Line of Mercy" ou "Le Chant des Vaincus", le titre de sa traduction française, Tarun J Tejpal nous emmène dans un lieu des plus sombres, une prison indienne.

Cette prison indienne, qui semble être située sur la côté, est surpeuplée d'innombrables prisonniers répartis dans différentes cellules. Dans la cellule seize surnommée "Le Cloaque", d'où émane en continu une odeur fétide, celle qui "fallait franchir pour entrer ou sortir du sanctuaire des déchus", près de cent individus y sont entassés, bien loin de la capacité maximale. Les prisonniers de cette prison sont originaires des quatre coins de l'Inde et offre un véritable kaléioscope des classes, castes, communautés et religions du pays. Qu'ils soient meurtriers, issus de la mafia, violeurs, trafiquants, voleurs, kidnappeurs, vagabonds, mendiants, exhibitionnistes, ... Que le CoPP ou "le Code de procédure pénale" qui devrait s'intituler le CoCH "Le Code de procédure chalta hai" (en hindi : "laissez-faire") ait été respecté durant leur procès ou non, qu'ils ont été coupables alors qu'ils sont innocents, chacun doit connaître les règles de la prison et respecter les prisonniers "alpha".


"Le Chant des Vaincus" est un roman où le lecteur est invité à s'immerger dans l'univers carcérale et tout ce qui le régit, prisonniers ou gardiens. Mais Tarun J Tejpal est allé plus loin car en parallèle, le lecteur y découvre l'histoire de certains de ces prisonniers et les raisons de leur condamnation. Toutes ces histoires sont imbriquées entre elles, et font que dans ce roman, nous nous retrouvons à lire plusieurs histoires en une. Tarun J Tejpal a sû maintenir le suspens jusqu'au bout, d'ailleurs certaines histoires se déroulent quasiment tout le long du roman. Ainsi le lecteur y découvre tout un panel de personnages : attachants, arrogants, , énervants, amoureux .... ; des personnages qui évoluaient dans différents environnements, du village reculé à une mégalopole en passant par un cirque.

Tarun J Tejpal, signe un roman prenant et bien écrit. Ce qui rend le roman vraiment intéressant est cette série de portraits qui apporte de la matière et du rythme à l'ensemble, ainsi les 682 pages se lisent aisément.





"Le Chant des Vaincus"

de Tarun J Tejpal

Titre original : The Line of Mercy

Traduit de l'Anglais (Inde) par Sylvie Schneiter

Éditions Buchet Chastel - Collection : Littérature étrangère - ISBN : 978-2-283-03751-5 - 688 pages - Prix éditeur : 27 €

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