Peu à peu, des vagues se forment dans la paume. Elles deviennent de plus en plus régulières. Une inspiration involontaire gonfle ses poumons, sa cage thoracique se bombe. Une chaleur s'installe au creux de sa main, une énergie au centre de sa poitrine. En faire profiter à tous. Une onde parcourt Hilmu, son cou se redresse. Ses yeux s’entrouvrent sur les gens qui l'entourent, vaporeux, comme s'il était dans un autre monde, sur un autre plan.
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"Le vendeur de goyaves" est plus qu'un roman, c'est avant tout un fabuleux voyage interactif en immersion presque totale en Inde aux côtés du jeune Hilmu.
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Hilmu est vendeur de goyaves, il travaille la nuit, dort le jour et n'est jamais allé au-delà de son village du nom d'Umari. Aujourd'hui, il profite de l'absence de son père pour faire une escapade avec son ami Paanwallah de deux ans son aîné. Tout comme Hilmu, Paanwallah travaille la nuit mais lui vend des paans. Paanwallah déborde de joie de vivre, il adore imiter certaines de ses scènes favorites des films de Bollywood au plus grand plaisir de ses clients nocturnes et d'Hilmu. Tous deux se rendent dans le champ où poussent les feuilles de bétel pour en cueillir car c'est l'ingrédient principal des paans au Paanwallah. Après avoir croisé Baba-sai, un saint homme, Hilmu décide de poursuivre son chemin et de se rendre au puits de Kheralu où s'arrêtent les bus pour Allahabad. Au puits, le cœur d'Hilmu s'enflammera pour Madhuri, malade de la lèpre. Avec elle, s'y produira un phénomène miraculeux, presque le même qu'avec Govinda la vache du marché trois jours auparavant qui s'était faite percuter par une voiture. Hilmu en prenant la main de Madhuri, l'aidera à la guérir et cette guérison soudaine ne tardera pas à se faire remarquer par les autres. Un miracle qui emmènera alors Hilmu pour un long voyage et qui le conduira du Gujarat aux contreforts de l'Himalaya à la rencontre de lieux sacrés, de personnages et d'expériences qui marqueront sa vie.
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"Le vendeur de goyaves" est le huitième roman d'Ugo Monticone, un écrivain, conférencier canadien et surtout grand voyageur. C'est justement un voyage de quatre mois en Inde qui lui a inspiré ce roman, même le personnage principal d'Hilmu, le fruit d'une rencontre furtive avec un jeune vendeur débrouillard et très autonome pour son âge. À travers ce livre, l'on découvre qu'Ugo n'a pas seulement voyagé avec ses yeux, mais également avec son cœur et ses oreilles. C'est justement cette particularité qui donne à cette histoire toute sa beauté. L'on y découvre ou redécouvre tout ce qui est si caractéristique à l'Inde, sa foi, sa spiritualité, sa façon de penser, son mode de vie, la débrouillardise, ... Mais l'auteur ne s'était pas arrêté pas là car dans ses bagages, il a ramené de nombreux souvenirs - 40 heures de vidéo, de nombreuses photographies, des trames sonores et surtout un très beau projet. Et rien de mieux pour allier un roman et ces précieux trésors que d'en faire un livre numérique qui fera même craquer les plus récalcitrants au virtuel. Je vous invite sincèrement à vous procurer ce livre numérique qui apporte une fabuleuse immersion dans l'histoire et permet de le vivre encore plus intensément qu'avec une version classique. Il ne manque que les odeurs pour s'y retrouver complètement immergé. À chaque page, l'on retrouve un nouveau cliché, on y découvre en appuyant ici ou là, un son, un dessin, une vidéo mais d'autres sympatiques et ludiques surprises. Au fur et à mesure des pages tournées, l'on s'enfonce toujours plus dans la spiritualité et la mysticité du pays, ses fêtes, ses croyances, sa philosophie sur la vie ... J'ai trouvé que le roman respecte l'éthique et apporte aussi un message de tolérance entre les religions. Mais à l'opposé, il nous montre l'exemple que la ferveur peut également se transformer dans certains cas en une incompréhensible fureur générale. Avant son côté virtuel, "Le vendeur de goyaves" est avant tout une très belle histoire très bien fagotée et très prenante. L'auteur le propose d'ailleurs même aux écoles comme outil pédagogique. "Le vendeur de goyaves" est décomposé en sept chapitres en se référant à chacun des sept chakras principaux. L'histoire de chaque chapitre est en totale harmonie avec l'énergie qui doit découler du chakra mentionné en début de chapitre. Le personnage d'Hilmu est très intéressant, il a un côté enfant qui est normal pour son âge mais il est pourtant déjà très mature pour son âge. Hilmu fait des rencontres intéressantes et très diversifiées. Son voyage, tout comme ses rêves, peuvent d'une certaine façon être considérés comme un pèlerinage à la découverte de soi et des autres. Je trouvais qu'il y a un peu de Kim de Kipling dans ce roman. "Le vendeur de goyaves" est un livre (numérique) à découvrir sans tarder, vous ne pouvez pas en être déçu, au contraire, vous ne pourrez qu'être conquis comme je l'étais. Ce roman offre un très bon moment de lecture dans la profondeur de l'Inde.
Hilmu a vu des musulmans jouer aux cartes avec des sikhs, des chrétiens bavarder avec des hindous, des animistes vendre des fruits à des bouddhistes. Mais les castes ne se mêlent pas. Aucun passage du Véda sacré, la fondation même de l'hindouisme, ne parle de castes. Et mahatma Gandhi a officiellement aboli les castes une fois au pouvoir : "Les castes ont été introduites par les castes supérieures pour se débarasser des tâches manuelles ingrates ..." Mais Gandhi avait été assassiné, et les castes demeuraient.
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Entre deux bouchées, Baba-sai récite un passage du Ramayana. Il n'a jamais su lire ; pourtant, il connaît des centaines de versets de cette poésie sacrée. Il remplit ensuite son chilom de bhang, composé de feuilles de marijuana et de haschich. Il répond au regard curieux de Hilmu : "Shiva aussi fumait du haschich. Pour voir au-delà du voile des illusions." Hilmu connaît surtout l'histoire de Soma, banni du paradis car son nectar apportait la force aux dieux, mais la folie aux humains.
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Depuis quelques années, les moussons violentes de la saison des pluies font place à des sécheresses sévères. Les nuages continuent leur chemin, passent sans larguer leur précieux nectar. Pourtant les brahmanes accomplissent les sacrifices nécessaires ; le premier labour rituel a été effectué en récitant le Veda sacré, les lampes à huile et les bâtons d'encens fument dans chaque maison, l'eau du Gange a été versée sur Nandi, le boeuf de l'abondance, et les villageois ont prié pour que la déesse Laksmi fertilise leurs champs d'une pluie généreuse.
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J'ai réalisé bien des choses dans les escaliers de Palitana, poursuit Udbala. J'y suis resté assez longtemps pour comprendre que nous sommes entrés dans le Kâlî-Yuga. C'est évident : "A l'ère du Kâli-Yuga, les chefs ne feront plus la promotion de l'avancement de la conscience ; l'avarice, l'injustice et la colère seront omniprésentes ; le désir sera accepté socialement ; les meurtres seront chose courante ; les érudits enseigneront de fausses sciences et les désemparés seront exploités. La famine frappera et les hommes détruiront les arbres et les jardins. Il n'y aura plus de respect pour les animaux et l'on mangera leur chair.
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Partir, c'est s'arracher à ce que l'on aime. Mais c'est parfois nécessaire pour évoluer. Si l'on n'acceptait jamais de quitter les endroits où l'on est bien, on serait encore dans le ventre de sa mère.
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Le vendeur de goyaves
De Ugo Monticone
Roman numérique immersif téléchargeable sur tous les IPAD au prix de 7,99 €
Éditions Triptyque - ISBN : 978-2-89031-994-3 - 160 pages - version livre uniquement en importation pour la France
Également en format Kindle sur Amazon
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Quelques récompenses décernées à cette publication :- Sélectionné officiellement par les "App Awards 2015" en France- Numéro 1 des ventes de livres sur IPad au Canada et seul livre seul francophone dans le top 200- Top 40 des ventes de livre pour Ipad en France- Finalistes au prix Boomerang au Québec- Prix « Coup de coeur » du Concours québécois en entreprenariat pour le développement d’outils pédagogiques
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