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Une bonne épouse indienne de Anne Cherian

Suneel dit Neel est un homme brillant ayant étudié dans une université américaine et devenu un brillant anesthésiste dans un hôpital de San Francisco. Neel, même s'il veut ressembler absolument à un américain, en ayant même demander la nationalité, il reste pour autant un homme d'origine indienne et très attaché à sa famille, notamment à son grand-père Tatappa avec qui il a toujours été très proche. C'est pourquoi, un jour apprenant que son grand-père est mourant, Neel sauta dans le premier avion direction Bombay et son village, pour se retrouver dans un nième piège de sa famille. Neel avait 35 ans et sa famille : ses parents, son grand-père et même sa tante voulait qu'une chose c'est qu'il se marie enfin. Et une fois de plus, comme son précédent voyage en Inde, il était obligé de rencontrer des filles et bien sûr d'en choisir une. De son côté, Leila, 30 ans est une brillante jeune femme, enseignant la littérature anglaise dans université en Inde. Elle était très proche de ses parents et de ses 2 petites soeurs, Indira qui a 6 ans de différence que Leila et Akki qui en avait 22 ans. Les parents à Leila souhaite aussi que leur fille se marie enfin et ils ne désespèrent pas malgré les nombreux refus, qu'un jour un homme veuille l'épouser. Un beau jour, elle devait rencontré un médecin vivant en "Amérrrique" de la même caste qu'elle. C'était Neel, lui n'était pas du tout emballé par ce rendez-vous (ni des autres d'ailleurs), de plus il s'y était forcé alors qu'il voulait une chose : rentrer aux Etats-Unis et revoir sa copine Caroline. Neel malgré tout, trouvait pour une fois la fille qu'il voyait du nom de Leila charmante et de plus elle parle très bien anglais. Au moment du départ, sa tante qui l'avait accompagné à ce rendez-vous et son grand-père lui demandèrent comment il trouva la fille, pour une fois effectivement qu'il disait que ça allait, sa tante prétextant avoir oublié quelque chose dans la maison des parents de Leila, les laissa rentrer seul à la maison familiale. C'est au retour de sa tante, que Neel remarqua qu'une fois de plus il s'était fait piégé, et qu'il devait épouser Leila car sa tante avait donné un avis favorable aux parents de celle-ci car il avait le malheur d'avoir une fois osé dire une chose positive sur une des prétendantes. Malgré les calculs de Neel pour échapper au mariage, à la lune de miel et ensuite à ramener Leila en Californie, il se retrouva marier avec son épouse dans son appartement à San Francisco. Lui n'avait envie qu'une chose retrouver son travail et Caroline qui était sa secrétaire mais avec qui il entretenait une liaison "secrète" (malgré que ses amis médecins n'étaient pas dupes) après le travail depuis au moins 3 ans. Il prétextait à Leila de rester tard au travail mais sans bien sûr mentionner qu'il allait voir sa chère Caroline, cette dernière ayant mal digérer que son petit copain revienne d'Inde marié. Leila qu'en à elle, même si elle soupçonnait une éventuel infidélité, devait se résoudre à accepter le peu de contact avec son mari, elle s'occupa parfaitement de l'appartement, lui faire à manger, accepta les invitations des amis à Neel et essaya de se familiariser avec sa nouvelle vie et ville (grâce au guide touristique que Neel lui avait gentillement offert) et surtout loin de sa famille. Mais peu à peu avec le temps, et avec les obligations d'avoir le titre d'homme marié, Neel devait accepter de ramener Leila avec lui chez ses amis, à une conférence, à un barbecue de médecin de l'hôpital, et ouvra enfin peu à peu les yeux sur la délicate et charmante femme qu'il a épousé et peut-être redevenir l'homme qu'il a toujours été. Et pourquoi pas évoluer ce mariage arrangé en à un mariage avec de l'amour. J'ai adoré ce roman, et j'ai pris un grand plaisir à le lire en quelques jours seulement. Je trouvais au début du roman Neel, macho, arrogant mais au fil des pages on le découvre touchant, attachant et prenant conscience que même s'il été devenu américain par son métier, il restait attaché à ses origines. Quant à Leila, quelle force de caractère, elle est venue habiter à San Francisco loin de sa famille, avec un homme qu'elle ne connaissait pas et qui ne voulait pas d'elle. Et pourtant, elle a essayé de s'adapter à cette solitude pesante, à cette vie à l'américaine et elle a toujours fait preuve d'être une bonne épouse ... indienne, malgré qu'elle était loin d'être dupe à propos de son époux. Un sublime roman où l'on reste en haleine tout le long de la lecture. On y découvre des sujets comme par exemple : le mariage à l'indienne, la vie d'expatrié, les préjugés auxquelles les indiens ont droit en-dehors de leur pays, les différences de culture et les mariages mixtes. Pour terminer, j'ai envie de dire de ce roman, lisez le sans hésiter ... et que tout est bien et qui finit bien.

Il était très beau dans cette chemise bleu marine qu'elle lui avait achetée. "C'est un cadeau de bienvenue, avait-elle expliqué. Je l'ai prise bleue à cause de ton nom. Nell veut dire bleu en hindi." Krishna avait la peau bleue. C'était son dieu préféré, le plus facile à reconnaître à cause de sa couleur. Krishna, le célèbre amant, capable d'être avec plusieurs femmes à la fois. Son pouvoir est immense, et il donnait à chaque femme l'illusion qu'elle était la seule. Elle pensait que Neel avait renoncé à sa danse érotique de ras-lila. Qu'il avait décidé de rester avec elle, sa femme ...
page 473

Seule dans la chambre, tous ses sens en éveil, elle s'effondra sur le bord du lit. Elle ne tenait plus debout. Elle avait envie de pleurer mais n'y arrivait pas. Qui sait si elle n'avait pas versé toutes les larmes ? En les laissant couler en elle au fil des mois passés, rejetée par Neel nuit après nuit.
page 287

Une semaine auparavant, il était allé se coucher dans la peau d'un Américain ("Je ferai preuve de politesse en allant voir cette fille demain.") et s'était réveillé dans la peau d'un Indien (" Je dois l'épouser pour ne pas porter préjudice à la réputation de ma famille").

"- Ton grand-père… », reprit Tante Vimla. Elle jeta un coup d’œil à Tattappa et s’empressa d’ajouter : « Et ta mère et ton père aussi, nous aimerions tous te voir marié. Donc, avec l’aide de ta mère, j’ai pris quelques dispositions pour toi. De bonnes dispositions. Des filles exceptionnelles. Tu n’auras qu’à t’asseoir et à regarder. Si l’une d’elles te plaît, tu t’assieds à nouveau pour te marier. C’est aussi simple que cela."
page 48

Une bonne épouse indienne

De Anne Cherian

Titre original : A indian good wife

Traduit de l'anglais américain par Josette Chicheportiche

Editions Folio (2011)

505 pages - 8,40 € hors remise

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