"Yarshagumba" de Constantin Simon
top of page

"Yarshagumba" de Constantin Simon


Depuis qu'il avait rencontré la déesse de Gomuk et ses larves magiques, il était débarrassé de cette inquiétude dont le sentiment même initiait l’échec. Victor n’avait pas l’impression d’être gagné par une vigueur artificielle, comme un impuissant sous l’effet de pilules, il ne regardait pas son désir, ne le considérait pas comme une chose étrange et étrangère. Il n’était pas possédé par une force extérieure. C’était lui, Victor Martin dans toute la plénitude de ses fantasmes, dans toute leur réalité, et c’était cela qui était merveilleux : la manière dont un organisme vivant avait imprimé sa force en lui, au point de devenir lui. [Page 69]



Durant près de trois ans, Victor Martin a organisé les voyages pour les clients de son agence parisienne qui l'emploie mais jamais il n'a participé à une expédition. Par un concours de circonstance, la roue a tourné pour ce jeune homme et le voici au Trans-Ghāghara, une province népalaise aux confins du Tibet, longtemps fermée au tourisme, à pâtir du froid, de l’altitude et de tous les désagréments qu'une expérience en haute montagne peut offrir à un trekkeur, et de surcroît inexpérimenté.

Alors que son altimètre indique 3.800 mètres, Victor croit vivre ses dernières heures mais des petites chenilles qui lui ont été administrées par son sherpa, lui sauvèrent la vie.

Victor va découvrir très vite que son expédition le mène directement au pays du yarshagumba, là où ces petites chenilles, surnommées le "viagra de l'Himalaya" sont récoltées pour être revendues à un prix d'or ailleurs. Victor arrive à point nommé dans cette région, car l'ouverture de la cueillette est pour bientôt.


Est-ce l'effet d'une surconsommation de yarshagumba, de l'altitude ou de sa rencontre avec Tara, une belle et jeune népalaise, qui conduira Victor à prendre une décision radicale, celle de renvoyer son sherpa et son porteur afin de rester sur ces hauts-sommets ? En tous les cas pour Victor, une nouvelle vie commence et les aventures sont bien loin d'être terminées.


Ils marchaient toujours plus vite. Les porteurs, les cueilleurs… Et Victor se mit à courir en marchant, à marcher en courant, bondissant en lui-même, sans savoir si ce mouvement il le voulait vraiment, si c’était son corps ou son cerveau qui le commandait, sa volonté ou celle du groupe qui le menait. Il sentait une force inconnue infuser en lui, il en était moins la source ou l’objet que le véhicule. Victor Martin ! Délicieuse sensation d’être à la fois à l’extérieur et à l’intérieur de soi. Immuable et en mouvement. Il n’était pas fatigué, pas essoufflé. Cette fois, il était prêt. [Page 50]


Source : https://www.bradtguides.com/yarsagumba-the-magical-himalayan-caterpillar-fungus/

"Yarshagumba", ce nom difficilement prononçable, est le second roman de Constantin Simon inspiré de ses pérégrinations journalistiques en Asie. Le yarshagumba n'est pas uniquement un titre, mais le nom d'un champignon qui parasite les larves de chenilles des papillons. Il est connu pour ses nombreuses propriétés médicinales et principalement pour être un stimulant sexuel d'où son surnom de "viagra himalayen". C'est en enquêtant sur ce champignon, il y environ dix ans et durant plusieurs semaines pour un média français sur le Toit du Monde, qu'est venu l'idée à Constantin Simon d'écrire une histoire où le yarshagumba sera le sujet principal. C'est ainsi qu'est né "Yarshagumba". "Yarshagumba" nous transporte des hauts-sommets enneigés du Népal et du Tibet à Shanghai à la découverte de toute la chaîne "commerciale" de ce champignon magique qui se vend plus cher que le prix de l'or, de la cueillette aux boutiques de luxe, des sommets enneigés au monde des trafiquants.

Pour aller à la découverte du yarshagumba, il faut bien évidement un protagoniste. Ce ne sera pas Constantin Simon mais Victor Martin. Victor n'est pas un reporter mais un sous-fifre d'une agence organisatrice de trek, qui n'a aucune expérience sur le terrain. Pourtant, le hasard voudra qu'il se retrouvera projeter dans une région inhospitalière des Himalayas, ancien bastion des dacoït et ouverte depuis peu au tourisme. Au lieu d'être effrayé, Victor tombe amoureux, au sens propre et au sens figuré de ce petit bout du Népal. Étonnamment, Victor ne cessera jamais de se surpasser malgré les épreuves de plus en plus périlleuses.

Dès les premières lignes de "Yarshagumba", Constantin Simon nous met directement dans le feu de l'action et nous tient ainsi en haleine jusqu'à la dernière page. Le lecteur n'a, qu'à de rares occasions, le temps de reprendre son souffle.

"Yarshagumba" est un roman magnifiquement bien écrit, intéressant, surprenant, haletant, ... Simon Constantin nous offre un sujet complet sous forme de fiction, en mêlant aventures, relations charnelles, rencontres insolites et décalées, ... Tout cela avec une légère et appréciable note d'humour.

Attendre six ans pour pouvoir enfin lire "Yarshagumba" peut paraître long. Mais quelle plaisir de le découvrir enfin. Constantin Simon signe un roman magistral comme il n'en n'existe malheureusement si peu. Quel plaisir de découvrir ces peuples de l'Himalaya à travers "Yarshagumba" car même si l'essence même de ce roman est ce champignon, sans ces petites mains qui le cueillent, le yarshagumba ne serait rien.









 

Yarshagumba

De Constantin Simon

Éditions Arthaud - Date de parution : 7 avril 2021 - ISBN : 9782081515215 - 240 pages - Prix éditeur : 18 €


Site de l'éditeur


Autre roman de Constantin Simon

India Express



bottom of page