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"Les dettes de je" de Benjamin Audoye


Les perdants du pari amoureux trouvent toujours une bonne excuse ; d'aucuns accusent la jeunesse, d'autres la vieillesse, certains le célibat ancien ou récent, souvent le travail et les traumatismes ; alors qu'ils n'acceptent pas les conséquences de l'amour, amour dont ils n’envisageraient que le gain. Ils veulent remporter la manche, sans perdre le moindre pli. Pourtant, l'amour, comme le jeu, est peuplé de vaincus prêts à rejouer. [Page 87]



Benjamin Audoye s'est fait connaître dans le monde de la littérature avec "Bonjiour Miéssieur - Un prof en Inde", un récit autobiographique sur son expérience en tant que professeur de français dans une célèbre école huppée du Rajasthan en Inde.

Avec "Les dettes de je", Benjamin Audoye revient sur le devant de la scène, mais avec un roman radicalement différent de sa première publication. Suivant la tendance des romans légers, qui font du bien et qui permettent aux lecteurs de se déconnecter, il nous conte l'histoire de Paulette, quarante ans, en plein divorce. Paulette vient de s'installer à Paris après avoir vécu à Barcelone où elle travaillait dans un grand cabinet d'avocats. Complètement meurtrie par sa rupture, elle se met en tête de réaliser une quête, celle de revoir ses ex ... Cette chasse va conduire Paulette bien au-delà de la frontière française. Elle voyagera dans trois pays européens et ira même chercher un ex .. en Inde. Mais Paulette trouvera-t-elle facilement ses ex ? Et si elle les trouve, quel accueil lui sera réservé ?


"Les dettes de je" est un roman où l'auteur a osé écrire certains passages, plus ou moins long, avec un langage cru, un tantinet vulgaire. Un pari osé, un pari risqué. D'ailleurs, c'est le premier roman que je lis où le subjonctif côtoie des mots grossiers. Pour autant, lorsqu'on a passé ces chapitres qui se trouvent principalement au début du roman - un passage qui pourra paraître difficile - nous nous retrouvons soudain transporté par l'histoire, sans doute grâce à quelques éléments ajoutés par Benjamin pour apporter de la matière au roman. Paulette, qui est clairement un personnage complètement loufoque - comme certains de ses amis d'ailleurs - d'exaspérante elle deviendra au fil du roman, attachante.

Certains femmes, - notamment celles qui n'ont pas suivi la voie classique qu'exige quelque part notre société - se retrouveront à travers son personnage. D'ailleurs, ne trouve-t-on pas un peu de Benjamin à travers Paulette ?

Malgré quelques passages difficiles, "Les dettes de je" s'avère finalement être un roman intéressant grâce à l'écriture de Benjamin qui a de la suite dans les idées et qui à l'art du détail. Il est bien qu'il ait tenté de sortir de sa zone de confort et peut-être même celle de ses lecteurs, qu'il a entrepris d'écrire un roman "osé" mais qui a le mérite finalement de nous faire réfléchir à notre propre "je". Bien joué !


Lucide sur mes défauts et qualités, apte à énoncer ce que je ne voulais plus, je me suis acquittée de mes dettes de "Je", dont j'étais criblée depuis longtemps. [Page 162]



 

"Les dettes de Je" - Benjamin Audoye

NetCom2editorial - Date de parution : 4 mars 2022 - ISBN : 978-8412370577 - 170 pages - Prix éditeur : 14,90 €


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Mot de passe : Paulette




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